
Appelant les Etats à renforcer leurs ambitions de réduction d’émissions, Antonio Guterres a réclamé que leurs engagements actuels « deviennent réalité » pour « combler le fossé réel et profond de crédibilité ».
« Les promesses sonnent creux quand l’industrie des énergies fossiles continue de recevoir des milliers de milliards de subventions (…) ou quand des pays continuent à construire des centrales à charbon », a déclaré, jeudi 11 novembre, le secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU), Antonio Guterres, à la veille de la fin de la COP26. « Les annonces ici à Glasgow sont [toutefois] encourageantes, mais elles sont loin d’être suffisantes », a-t-il estimé.
L’écart entre les réductions d’émissions auxquelles les Etats se sont engagés et ce qu’il faudrait pour limiter le réchauffement à + 1,5 °C « est toujours une menace accablante ». Et les besoins financiers des pays du Sud pour s’adapter aux impacts du réchauffement sont « une injustice flagrante », a-t-il insisté : « Tout le monde doit être sur le pont pour l’action climatique. C’est la responsabilité de tous. » (...)
« Chaque pays, chaque ville, chaque entreprise, chaque institution financière doit radicalement, avec crédibilité et de façon vérifiable réduire ses émissions et décarboner ses portefeuilles, en commençant tout de suite. » (...)
« Chaque pays, chaque ville, chaque entreprise, chaque institution financière doit radicalement, avec crédibilité et de façon vérifiable réduire ses émissions et décarboner ses portefeuilles, en commençant tout de suite. » (...)
Plus de 200 climatologues ont aussi alerté la COP26 jeudi d’un moment « historique » pour l’avenir de l’humanité. « Nous, climatologues, soulignons la nécessité d’actions immédiates, fortes, rapides, durables et à grande échelle pour limiter le réchauffement bien en deçà de 2 °C et pour poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C », comme prévu dans l’accord de Paris adopté en 2015, écrivent ces scientifiques dans une lettre ouverte. Et « pour ainsi limiter les risques futurs et les besoins d’adaptation pour des décennies, voire des siècles ».
« La COP26 est un moment historique pour le destin du climat, des sociétés et des écosystèmes, parce que les activités humaines ont déjà réchauffé la planète d’environ 1,1 °C et les futures émissions de gaz à effet de serre détermineront le réchauffement supplémentaire », ajoutent-ils. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, en août, mettait déjà en garde contre le risque d’atteindre autour de 2030 le seuil de + 1,5 °C, dix ans plus tôt qu’estimé précédemment. (...)
« Des milliers de scientifiques du monde entier ont travaillé pendant plusieurs années pour publier ce rapport basé sur des preuves », soulignent les nombreux membres du GIEC signataires de la lettre. « Nous avons désormais l’évaluation la plus complète et la plus robuste de la façon dont le climat a changé par le passé et peut changer dans le futur, en fonction des décisions et des mesures prises aujourd’hui », concluent-ils.
Le pape François estime que « le temps presse »
Le pape François a, lui aussi, de nouveau appelé, jeudi les responsables politiques à s’engager pour préserver la « maison commune ». (...)
« Le temps presse, cette occasion ne doit pas être gâchée », a ajouté le pontife argentin de 84 ans, exprimant ses « regrets » de ne pas avoir pu se rendre à Glasgow, comme il l’avait « espéré ». Fin octobre, dans une allocution diffusée par la BBC, le pape avait déjà exhorté les décideurs politiques à apporter « d’urgence » des « réponses efficaces à la crise écologique ». (...)