
La première semaine du sommet sur le climat a été marquée par des promesses inattendues. Elles restent malgré tout en deçà des objectifs, et devront en outre être tenues.
Ce fut une frénésie d’annonces, un tourbillon d’engagements, une succession ininterrompue de prises de parole. Après une semaine menée au pas de charge à la COP26 à Glasgow, une question brûle toutes les lèvres : s’est-on rapproché de l’enjeu principal, à savoir « maintenir en vie » l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ? Un optimisme prudent était de mise, vendredi 5 novembre, à l’intérieur du Scottish Event Campus, où se déroule la conférence mondiale sur le climat.
La présidence britannique de la COP s’était fixé quatre priorités pour cet événement majeur qui rassemble 30 000 personnes de 196 pays : le charbon, les voitures, la finance et les arbres. Une semaine avant la fin officielle des négociations, elle a d’ores et déjà coché plusieurs cases. Vingt-trois nouveaux Etats, dont le Canada et la Pologne, se sont engagés à sortir du charbon, dans les années 2030 pour les pays développés et dans les années 2040 pour les autres. Vingt pays, dont les Etats-Unis et le Canada, et cinq banques publiques ont par ailleurs promis de mettre un terme à leurs financements publics dans les combustibles fossiles – pétrole, gaz et charbon – à l’international à partir de la fin 2022. Sans oublier les deux alliances, comptant chacune une centaine d’Etats, pour mettre un terme à la déforestation d’ici à 2030, et pour réduire les émissions mondiales de méthane de 30 % entre 2020 et 2030.
Partenariat avec l’Afrique du Sud
Sur le front des engagements climatiques, l’Inde a créé la surprise en rendant public pour la première fois un objectif de neutralité carbone à 2070 et en relevant ses objectifs pour 2030. L’annonce a créé une dynamique positive, même si ces engagements ne sont pas encore alignés sur la trajectoire de 1,5 °C, relève le Climate Action Tracker.
La COP est parvenue à engranger de nouvelles promesses de réductions d’émissions. De sorte, qu’aujourd’hui, 150 pays, représentant 80 % des émissions mondiales, ont déposé de nouveaux plans climatiques auprès de l’ONU (les « NDC »), dont une majorité sont plus ambitieux que les précédents de 2015. Quatre pays l’ont fait pendant la COP, dont l’Argentine et la Nouvelle-Zélande. Désormais aussi, 82 pays se sont fixé un objectif de neutralité carbone au milieu du siècle – soit treize Etats de plus qu’avant la COP –, par exemple Israël, le Vietnam ou le Nigeria. (...)
Le partenariat noué avec l’Afrique du Sud, qui va recevoir 8,5 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros) de certains pays développés, dont la France, pour l’aider à sortir de sa dépendance au charbon, aura un « vrai impact à court terme », note-t-elle, et est un « signal à envoyer à d’autres émetteurs comme l’Indonésie ou le Nigeria ». (...)