
Choquant », « insupportable » tempêtent les associatifs qui aident les exilés. « Samedi après-midi, un van vert s’est approché avec, à l’intérieur, trois personnes. Ils ont baissé la vitre et tiré avec un pistoletà billes », raconte Ahmad, un Syrien qui vit sur le parvis de l’église près du phare à Calais. Il décrit ensuite un scénario identique « cette nuit » près du hangar Paul-Devot où vivent également des migrants
Les exilés ne veulent
pas déposer plainte
Hier, la dizaine de Syriens racontent cette agression mais se fixent surtout sur la gestion de leur quotidien, comme Ahmad qui se préoccupe de son départ prochain pour une place en Cada à Metz. Les Syriens n’ont pas appelé la police samedi et ne souhaitent pas déposer plainte, parce que « la police s’en fiche », soupire l’un d’eux, mais aussi par peur qu’on leur demande de partir de leur camp de fortune.
Une bénévole de Salam trouve le geste grave et s’interroge. « Il y a eu une camionnette similaire vendredi près du camp de Tioxide, ils ont baissé les carreaux, il y a eu des insultes, des menaces... », assure-t-elle.
Cet épisode de violences physiques, samedi, inquiète clairement les associatifs et les militants. « On est habitués aux menaces, mais là c’est choquant. Des coups de feu c’est une agression, c’est terrible. J’ai peur que la prochaine fois ça soit de vraies balles », indique Séverine Mayer, présidente de Calais Ouverture et Humanité, se disant « triste et en colère que les migrants aient peur de porter plainte. Peur que leur situation devienne pire, qu’on leur dise de partir. Ça montre à quel point ils savent que personne ne fera rien pour eux, surtout pas les autorités. » (...)