
Une trentaine de députés, trois ministres et des journalistes étaient assiégés pendant plus de neuf heures dans le Parlement bulgare par des manifestants qui protestent depuis 40 jours contre le gouvernement et « l’oligarchie », laquelle dirige, selon eux, le pays.
Environ 2.000 manifestants, selon un journaliste de l’AFP sur place, entouraient le Parlement où siégeaient mardi en fin d’après-midi trois commissions au sujet d’une actualisation du budget.
Ce n’est que vers 03H30 locales, (0H30 GMT) mercredi, que la police a brisé une barricade improvisée des manifestants pour faire passer plusieurs camionnettes, a constaté un photographe de l’AFP.
Des journalistes bloqués au parlement ont constaté que les ministres et des députés avaient quitté le bâtiment assiégé. (...)
Les protestataires, qui scandaient « Mafia » et « Démission », ont érigé des barricades improvisées dans les rues proches du Parlement.
Le président Rossen Plevneliev a appelé au calme : « J’appelle les protestataires à s’abstenir de toute action menant à une escalade de la tension et à des violations de l’ordre public », a-t-il déclaré.
Le président du Parlement, le socialiste Mihaïl Mikov, a annoncé que la réunion plénière du Parlement prévue mercredi matin serait annulée. « Il n’est pas normal que la vie et la santé des députés soient mises en danger », a-t-il souligné.
Des milliers de manifestants défilent quotidiennement à Sofia pour protester contre « la corruption » du pouvoir et réclamer de nouvelles élections.
Des immolations par le feu (six morts) et des manifestations contre la pauvreté cet hiver avaient provoqué la chute du gouvernement conservateur de Boïko Borissov en février.
Le nouveau gouvernement de technocrates issu des élections législatives anticipées du 12 mai, soutenu par les socialistes, est à son tour sous la pression des manifestations de rue organisées par des mouvements de la société civile. (...)