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Brevets sur le vivant : ces six multinationales qui contrôlent l’accès à l’alimentation
#OGM #multinationales #alimentation #agriculture
Article mis en ligne le 22 juin 2023

Une poignée de grandes entreprises semencières disposent d’un nombre croissant de brevets sur les nouvelles techniques de modification génétique. Ces « nouveaux OGM » constituent une nouvelle menace sur la liberté de cultiver.

Elles se nomment Corteva, Bayer, BASF, ChemChina, Limagrain/Vilmorin et KWS. Ces six multinationales détiennent près de 60 % du marché mondial des semences et elles ne comptent pas s’arrêter là [1]. Elles possèdent un nombre croissant de brevets sur les nouvelles techniques de modification génétique, les fameux « nouveaux OGM » dont nous vous parlions dans le premier volet de notre enquête. (...)

Or, ces brevets ne couvrent pas uniquement une technologie ou un procédé industriel. Ils concernent une large gamme de plantes avec des caractéristiques spécifiques : des plantes productrices d’insecticides, mais aussi résistantes aux herbicides, avec une qualité nutritionnelle ou un rendement modifiés, dont les réactions au stress environnemental ont été changées... Il s’agit aussi bien de céréales que d’oléagineux (maïs, soja, colza, blé, riz), de légumineuses ou de légumes, voire des espèces d’arbres. Ce brevetage du vivant – accaparer par ces brevets la propriété d’une plante et en privatiser l’utilisation – est dénoncé depuis longtemps, mais se poursuit avec ces nouveaux OGM.

Privatiser l’usage des plantes (...)

Des détectives privés pour contrôler les agriculteurs (...)

Dans les pays où les cultures de plantes génétiquement modifiées sont autorisées, il revient d’ores et déjà aux agricultrices et agriculteurs de supporter le coût des tests montrant que leurs cultures en sont exemptes. Au Canada, les paysan·nes bio sont contraints de payer 350 dollars par test pour vérifier que leur colza n’est pas contaminé par des OGM. 

Résultat, la plupart des agriculteurs biologiques ont renoncé à la culture de cette plante pour ne pas perdre leur certification, explique Tia Loftsgard, paysanne canadienne [4]. « Le gouvernement doit reconnaître que la seule façon d’empêcher la contamination par certains OGM est d’arrêter leur dissémination », estime-t-elle.