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Marianne
Brest : une sexagénaire meurt d’une péritonite après plus de 10 heures d’attente aux urgences
Article mis en ligne le 28 juillet 2018

Dans la nuit du 12 au 13 juillet, une patiente de 61 ans est décédée aux urgences du CHRU de la Cavale Blanche à Brest, en Bretagne. Pour "Marianne", sa fille témoigne et accuse le personnel soignant de traitement "inhumain" au cours d’une nuit d’"enfer" passée aux urgences à attendre désespérément que sa mère soit prise en charge.

Je veux que ma lettre permette de briser le silence sur ce qu’il s’est passé dans cet hôpital. Je ne veux pas que l’enfer vécu par ma mère devienne quelque chose de banal", explique à Marianne Malgwenn Le Mat. Le 22 juillet, la jeune femme a publié une lettre ouverte largement partagée sur les réseaux sociaux. (...)

Des heures d’attente dans le couloir des urgences
Parmi les autres patients, dans le couloir des urgences, Ghislaine se tord de douleurs, prise de violents vomissements : "On était obligé de porter ma mère jusqu’aux toilettes parce qu’elle était trop faible pour marcher seule". Malgwenn explique qu’aucun personnel soignant ne les interpelle au cours d’un de ces multiples trajets : "Elle vomissait noir et aucun infirmier ne s’en est inquiété". Après 7 heures, à bout de forces, Ghislaine Le Mat renonce à se rendre aux toilettes(...)

Les patients tentent d’apporter leur aide. Un jeune homme propose le box où il attend un médecin, dont il estime avoir moins besoin : "Mais le personnel soignant a refusé qu’ils échangent leurs places en expliquant que ce n’était pas le tour de ma mère". "Au bout d’un moment, j’ai été obligée de lui entraver les poignets pour éviter qu’elle se fasse du mal". Mais rien n’y fait : "Elle se frappait le ventre, comme si elle voulait se provoquer une douleur qu’elle pouvait contrôler".

Admise en box à 4 heures du matin
Alertée par les hurlements, une infirmière finit par s’approcher de la famille Le Mat aux alentours de 4 heures du matin(...)

Alitée, Ghislaine Le Mat aurait là encore fait face à l’indifférence apparente du personnel soignant : "Personne ne répondait à ma mère quand elle disait bonjour. Elle était comme transparente, comme si elle n’était pas humaine".(...)

En fin de matinée, la famille Le Mat reçoit les résultats : "Ils étaient très mauvais. Ma mère est décédée quelques heures plus tard d’un choc septique résultant d’une péritonite aiguë".(...)

Pas plus d’explications ne seront fournies à Malgwenn et à son père. Pendant dix jours, la jeune feme de 24 ans explique avoir fait face au silence radio de l’hôpital. Ce n’est que le 23 juillet, au lendemain de la publication de sa lettre ouverte sur Facebook, qu’elle reçoit une lettre signée de la main de Philippe El-Saïr, directeur général du CHRU de Brest. Celui-ci lui présente ses condoléances et l’informe de l’ouverture d’une enquête interne (...)

La situation est d’autant plus délicate pour le CHRU de Brest qu’un événement similaire avait eu lieu ces dernières années dans le couloir de ses urgences (...)