
Alors que Marine Le Pen tenait un meeting à Bordeaux à 15 heures, une manifestation anti-fasciste était organisée en centre-ville
Vision d’un Bordeaux en état de siège. De nombreux policiers spécialisés dans le maintien de l’ordre, des gendarmes mobiles et des CRS étaient prépositionnés en ville dimanche pour encadrer la manifestation anti-fasciste prévue à 15 heures place de la Victoire à Bordeaux.
Ce rassemblement répondait à la tenue d’un meeting de Marine Le Pen au même moment à Bordeaux-Lac.
Pour canaliser le flux de manifestants aux abords de la place Pey Berland près de la mairie, les gendarmes avaient déployé des Drap, dispositif de retenue autonome du public.
Tout au long du parcours, les forces de l’ordre avaient pris soin de vérifier que les plaques d’égouts, poubelles et autres objets ne puissent pas servir de projectiles (...)
Camion blanc, sono hurlant des tubes anticapitalistes, alternatifs et rythmés : les drapeaux et slogans du CNT (confédération nationale du travail), de Sud solidaires ou de la CGT étaient de sortie.
"Notre précarité c’est leur culture", "l’extrême droite est un danger mortel", pouvait-on entendre. (...)
"Évidemment, c’est important d’être là, confie Julien, étudiant, sous un drapeau du NPA. Il sait pour qui il va voter. "Mais au-delà de ça c’est juste inadmissible d’être en 2017 et d’entendre encore ces discours haineux".
Le Bordelais Philippe Poutou fait d’ailleurs partie du cortège de manifestants
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La manifestation qui a regroupé environ 500 personnes a emprunté le cours de la Marne, Saint-Michel via le marché des Capucins, la porte de Bourgogne et le cours Victor Hugo.
En tête de cortège, les "antifa" ont assuré le spectacle et l’animation. Pétards assourdissants lancés devant eux, fumigènes, slogans anti-fascistes scandés d’une seule voix et rythmés au son d’un tambour ont étouffé les slogans des autres participants.
Certains avançaient le visage caché. "Encagoulés oui, vandales non", assure un manifestant. L’hélicoptère de la gendarmerie est en appui aérien au dessus de la manifestation (...)
Porte de Bourgogne, des pétards et des morceaux de verres sont jetés en direction des forces de l’ordre. À hauteur de la rue Buhan, après avoir récupéré une grille de chantier, la tête de cortège lance cailloux, canettes de bières, fumigènes et autres projectiles. Des vitrines sont endommagées. (...)
Peu avant 17h30, la manifestation était de retour à la Victoire. Le rassemblement est gâché pour ceux qui voulaient juste manifester. Mission accomplie pour ceux qui voulaient en découdre.
Interrogé, Philippe Poutou a dénoncé la surprésence policière. "Est-ce que ça justifiait cette armada ? C’est toujours plus facile quand il y a des policiers pour ceux qui veulent en découdre. Mais malgré cette attitude provocante injustifiée, nous sommes arrivés au bout ensemble".