
Les services de renseignement occidentaux, qui devraient rapidement pouvoir l’examiner sous toutes les soudures, peuvent se réjouir : les forces armées ukrainiennes ont mis la main dans les environs de Kiev sur l’un des éléments d’un Krasukha-4, l’un des dispositifs de guerre électronique (« electronic warfare » en anglais, ou EW) les plus avancés et précieux de l’armée russe.
Conçu et construit par la firme KRET (Concern Radio-Electronic Technologies), possession de l’État russe et de son bras industriel armé Rostec, le Krasukha-4 est généralement constitué de deux éléments, transportés sur de gros camions militaires : un poste de commande, et une partie regroupant toute la précieuse électronique de la chose.
(...) la machine crée autour d’elle une bulle protectrice pouvant aller jusqu’à 300 kilomètres carrés en brouillant les radars et systèmes de détection en tous genres, notamment ceux de drones, ou en désorientant certains missiles.
De manière assez cruciale, le Krasukha-4 a également été conçu pour aveugler les systèmes de détection et de commandement aéroporté (les AWACS en anglais, tel le fameux Boeing E-3 Sentry). (...)
Ce qu’il est advenu du container découvert sur le flanc par les forces ukrainiennes reste flou, mais sa position dans les environs de Kiev, où font rage une partie des combats les plus stratégiques de la guerre, semble logique.
Certains experts cités par The Drive notent que la Russie ne fait en Ukraine, pour l’instant, qu’un usage modéré de ses appareils les plus avancés de guerre électronique, possiblement par peur que les forces ennemis ne mettent la main sur un matériel aussi sensible.
C’est pourtant précisément ce qui s’est produit et, selon le Telegraph britannique, il est déjà question que la chose soit envoyée sur la base aérienne américaine de Ramstein, en Allemagne, avant d’être transféré aux États-Unis pour être entièrement décortiqué et analysé. (...)
Un peu plus tôt dans la guerre, une autre découverte de ce type avait fait la joie des services occidentaux, lorsque les contremesures jusqu’alors inconnues des missiles Iskander-M avaient été découvertes, permettant de mieux comprendre comment la chose pouvait échapper aux systèmes antiaériens.
Cette guerre dont elle est la seule responsable est donc décidément bien coûteuse pour la Russie. Elle l’est en hommes, en matériels mais aussi en cette chose immatérielle et cruciale que sont les secrets technologiques.