
Opération coup de poing, ce vendredi 13 décembre au matin, à Béziers. Des grévistes d’Enedis se sont introduits sur le site de Mercorent.
Ce vendredi 13 décembre, dans la matinée, des agents grévistes d’Enedis (anciennement EDF), ont investi la centrale d’alimentation électrique située sur la zone du Mercorent, à la sortie de Béziers, route de Bédarieux. Soutenus par plusieurs cheminots, eux aussi grévistes, ils ont basculé en "heure creuses", les clients alimentés par cette centrale.
Une bascule salutaire
Une bascule qui aura permis de réduire sans doute la facture de plusieurs milliers de personnes pour toute la journée de ce vendredi. La veille, jeudi, Béziers et plusieurs communes aux alentours ont été touchées dans la matinée par une importante coupure d’électricité "volontaire" des grévistes.
Cette vaste panne d’électricité avait touché 33 000 foyers. (...)
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Dans un communiqué de presse, le Syndicat CGT lyonnais de l’Énergie annonce avoir "collectivement acté le basculement en heures creuses pour 80 000 clients particuliers, manifestant ainsi leurs revendications de gagner l’inscription dans la constitution que l’énergie n’est pas une marchandise, mais un bien de première nécessité, dont l’accès doit être garanti à toutes et tous". Par ailleurs, dans un message sur son compte Twitter, le syndicat revendique l’action pour lutter "contre la réforme des retraites, contre le projet Hercule et pour le service public de l’energie." (...)
A priori, le basculement en heure creuse pourrait favoriser les foyers concernés, avec des tarifs abaissés de leurs consommations d’énergie. Pour les fournisseurs d’énergie en revanche, cette action pourrait occasionner des pertes économiques. Mais on ne sait pas non plus, pour l’heure, si les clients ne feraient pas l’objet d’un rappel ultérieur sur leur facture pour payer finalement le prix prévu par leur contrat.
Le projet Hercule : la privatisation d’une partie d’EDF
Dévoilé par Le Parisien au printemps dernier, le projet surnommé Hercule consisterait à séparer le groupe en deux entités : EDF Bleu, public, pour porter la dette nucléaire, et EDF Vert, privatisé, pour financer la transition vers les énergies nouvelles. En privatisant une partie de l’électricien public, l’état obtiendrait une manne permettant de financer en partie les énormes investissements nécessaires à la filière nucléaire. EDF est en effet en grande difficulté financière, plombé par 37 milliards d’euros de dettes, et plus de 180 milliards d’euros d’investissements à réaliser (...)