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Jean-Marie HArribey pour Alternatives Economiques
Bancocratie, d’Éric Toussaint : un vade-mecum pour combattre les banques capitalistes
Article mis en ligne le 3 octobre 2014
dernière modification le 24 septembre 2014

Le dernier livre d’Éric Toussaint, Bancocratie (Éd. Aden-CADTM, 2014) est une véritable mine de renseignements. On connaît l’auteur, infatigable combattant de l’annulation de la dette du tiers monde depuis une trentaine d’années, à une époque où rares étaient ceux qui anticipaient que la catastrophe dans laquelle le FMI et la Banque mondiale plongeaient alors les pays pauvres, à coups d’ajustements structurels, était prémonitoire de ce qui allait arriver au monde entier : une crise majeure, imputable aux contradictions du capitalisme, exacerbées par les pratiques spéculatives des banques, des compagnies d’assurance, des fonds de pension et autres institutions financières dont le métier, dit-on, est de faire de l’argent avec de l’argent.

Rassemblant toutes les recherches qu’il a effectuées ces dernières années et les comptes rendus écrits dans des articles au fil des semaines, Éric Toussaint nous offre un panorama méticuleux des mécanismes bancaires ayant engendré bulles sur bulles, spéculation permanente et effondrement du château de cartes. Mais cela ne suffit pas au contentement des classes dominantes. Car les mêmes pratiques et les mêmes mécanismes perdurent avec la crise : dérégulations, effet de levier, exigences de ratio de fonds propres par rapport aux actifs détenus contournées avec la bénédiction des autorités, fussent-elles nommées « Bâle III ».

En 40 chapitres, pas un de moins, Éric Toussaint dresse le bilan des banques qui est un réquisitoire complet. Comprenons bien : le vrai bilan, pas celui que les banques affichent pour satisfaire leurs actionnaires, car il faut pouvoir décortiquer celui-ci. (...)

Le livre d’Éric Toussaint entoure toutes ses informations d’une trame qui nous ramène au trait de fond qui structure l’économie mondiale depuis l’avènement des politiques néolibérales, à savoir la victoire de la classe du capital sur les travailleurs. (...)

Il y a notamment, parmi tant d’autres, deux impensés dans le discours économique libéral : impensé sur l’accumulation du capital et impensé sur la monnaie, indispensable précisément à l’accumulation. L’accumulation du capital n’est pas possible sans ponction de plus-value, dont la croissance – absolue ou relative, selon les phases du capitalisme – conditionne l’accumulation. Les capitalistes ne font pas de l’argent avec de l’argent, ils en font avec du travail. (...)