
On aurait aimé pouvoir se passer de BLIS. Mais les faits sont là. L’été 2013, comme les précédents a eu son quota d’enfants en rétention, de familles démembrées, traquées. De résistances et de solidarités aussi.
Le sale boulot continue, sous les ordres de Manuel Valls, en application des décisions du premier ministre et du président de la république : Enfants enfermés en rétention quand en février 2012 le candidat Hollande déclarait « Je prends un engagement : celui de refuser la rétention des enfants […] L’intérêt supérieur de l’enfant doit primer. » Familles démembrées par l’expulsion d’un père ou d’une mère, d’autres chassées de leurs hébergements, pour les empêcher surtout de s’installer quelque part. Lycéens sur lesquels continue à peser la menace de l’expulsion. Et les chaises vides dans les classes laissées par des enfants expulsés avec leurs parents, ou par d’autres en fuite et cachés pour échapper à la police ?
Inutile de discuter pour savoir si c’est pire ou un peu moins pire que sous Sarkozy-Guéant. Là n’est pas la question. Sans doute le nombre d’enfants en rétention est-il sensiblement plus faible que du temps de Guéant, les expulsions de pères un peu plus rares. Par contre les expulsions de campements de Roms sont très fréquentes, répétitives et destructrices. Le problème de l’hébergement des demandeurs d’asile, puis des déboutés de l’asile devient délibérément de plus en plus visible et insupportable. (...)
Aujourd’hui comme hier, ces faits heurtent les consciences. Partout, des gens ordinaires aident sans bruit, hébergent des familles, protègent des personnes que la machine à expulser a désignées comme les prochaines sur la liste, et arrachent des sorties de rétention, des levées d’OQTF.
Ceux qui gouvernent le savent bien, eux qui hier exprimaient avec nous haut et fort leur opposition à la politique de Sarkozy devant les préfectures ou à l’Assemblée nationale. Leurs convictions ont-elles changé ? Ont-ils fait le choix de s’asseoir dessus pour des raisons purement politiciennes ? Les mobilisations qui aujourd’hui comme hier arrachent régularisations ou droit à l’hébergement le montrent : nombreux sont ceux qui n’acceptent toujours pas de se taire et de baisser les bras, face aux injustices qui se commettent sous leurs yeux.
Mais pas en notre nom. Il faut le dire.