
Vincent Bolloré mettra la main sur Lagardère, les dés sont jetés. L’interprofession s’est battue contre la perspective d’une fusion Hachette Livre / Editis : combat gagné, certes, mais la bataille reste à mener. Vincent Montagne, président du Syndicat national de l’édition, souligne le danger que représente la cession d’Editis à Daniel Kretinsky, alors qu’il est déjà actionnaire majoritaire de Fnac.
Depuis le 23 mars, le milliardaire tchèque ( Daniel Kretinsky) a convolé vers les 25,03 % du groupe impliqué dans l’électroménager, avec Darty, mais également le livre. Un danger pour nombre de professionnels.
Aucun risque, promis
Actionnaire majoritaire de la grande surface spécialisée, il accède en effet à une confortable position pour observer le marché du livre. « La Commission européenne se satisfera peut-être d’un candidat à la reprise intégrale d’Editis. Elle savourera moins l’idée que ce dernier dispose d’une connaissance approfondie du marché concurrentiel pour l’industrie », analysait un observateur pour ActuaLitté. Et il n’était manifestement pas seul. (...)
Les autorités européennes entendent bien se pencher sur le sujet, avec attention. « Cela reste un point d’attention particulier », explique-t-on à ActuaLitté, « qui sera analysé plus en détail ». Car susceptible de poser problème.
Kretinsky avait également assuré qu’il ne progresserait pas dans le capital de Fnac, et garanti auprès de l’Autorité des marchés financiers qu’il « ne franchirait pas le seuil de 30 %, qu’il resterait un investisseur minoritaire, qu’il n’avait pas de projet de prise de contrôle de la Fnac et qu’il ne demandait pas d’administrateurs », promettait Denis Olivennes. Et de conclure : « Il n’y a pas de problème de concentration. »
D’autant que les autorités de la concurrence française auraient également leur mot à dire si Editis et Fnac se retrouvaient dans le giron du même propriétaire.
Vigilance sur le cas Fnac (...)
Si Daniel Kretinsky augmentait sa présence capitalistique chez Fnac/Darty et en prenait le contrôle, il serait à la tête du « premier distributeur de livres en France ». En tant qu’acteur étranger, la situation se complexifierait : devenant un des acteurs de l’interprofession, « il ait accès au secret des affaires de tous les concurrents ».
Un sujet que la Commission européenne n’a pas encore tranché. (...)