Une centaine d’associations et plusieurs milliers de militants sont réunis depuis bientôt une semaine sur la côte basque pour organiser un contre-sommet au G7 de Biarritz. Des conférences, des débats et des échanges qui peinent toutefois à faire consensus face à la diversité des pratiques de lutte.
Anticapitalistes, défenseur.ses de la planète et altermondialistes ont commencé lundi 19 août à se rassembler dans leur quartier général d’Urrugne, à une vingtaine de kilomètres de Biarritz, « bunkérisée » pour l’occasion avec le concours de 12 300 gendarmes et policiers. Une cinquantaine d’associations basques, réunies sur la plateforme G7EZ ! et nationales, à travers la plateforme Alternative G7, ont organisé cet évènement « pour un autre monde ». (...)
Alors que Bayonne avait la préférence des organisateur.ices, de par ses infrastructures et sa proximité avec le sommet officiel, les autorités en ont décidé autrement.
« La difficulté majeure a été le lieu du camp »
Face à leur inflexibilité, les organisateurs ont du faire avec ce camp à la situation géographique compliquée. Pour en juger, il suffit d’observer les parkings, à 20 minutes de marche du camping, lui même à 7 kilomètres du contre-sommet. Sans compter le problème des navettes – éloignées et payantes. On notera tout de même la mise à disposition de 200 vélos à prix libre par l’organisation. Avec plus de 200 intervenant.es pour 40 conférences et 50 ateliers annoncés pendant trois jours, c’est toute une organisation qui s’est mise en place pour faire vivre sept grands sujets. (...)
La présence des forces de police, qui font des rondes de nuit autour du camp, tentent en permanence d’y entrer et relèvent les plaques d’immatriculation dans les parkings fait également monter la tension entre les nouveaux arrivants et les organisateurs, chacune et chacun exposant ses craintes dans d’âpres débats. (...)
Parking, police et « Propagande par le faitout ».
Des difficultés logistiques pointées du doigt par de nombreux.ses participant.es au contre-sommet. Durant une semaine, le « camp de vie » doit pourtant accueillir entre cinq et dix mille personnes, selon les organisateurs. (...)
Le consensus est-il possible ?
Les débats résoudront-ils les divergences stratégique des participant·es à ce contre-sommet du G7 ? Si les organisateurs prônent une lutte pacifique par la désobéissance civile – avec son lot de conférences et sa journée d’actions dimanche – d’autres ne voient pas la lutte de la même manière. Un graffiti « le pacifisme collabore » est ainsi apparu sur le campement, immédiatement nuancé d’un « Tout le monde déteste l’appelisme« . Ambiance… (...)
Certain.es membres de l’organisation avouent suivre avec appréhension l’organisation de manifestations par des participant.es. L’acte 41 des Gilets Jaunes, qui devrait se dérouler samedi à Bayonne, est particulièrement visé. Ces derniers ont déclaré : « Nous respectons évidemment le travail énorme qui a été fourni pour nous rassembler ici, mais nous voyons dans ce consensus une forme de désolidarisation vis à vis des formes d’actions qui ont marqué le mouvement des gilets jaunes … » Ils ont d’ailleurs installé leur propre point d’accueil sur le camp, ainsi que leur assemblée et espaces dédiés : un contre-sommet à la fois inclusif et divisé. De quoi présager un week-end tendu.