
Allongé sur son lit d’hôpital après une séance de chimiothérapie, Mohammed Hassan se rappelle du jour où il a appris qu’il avait un cancer du sang. Sa guérison reste suspendue à la levée définitive des sanctions américaines contre son pays, le Soudan.
(...) Les médicaments vitaux et le matériel médical sont théoriquement exemptés de l’embargo mais les restrictions imposées aux transactions bancaires et aux échanges de technologie, ainsi que les lourdes régulations commerciales, entravent les soins prodigués dans les hôpitaux.
Deux des quatre appareils de radiothérapie de l’hôpital où est soigné Mohammed Hassan sont en panne depuis des mois et leur réparation est devenue un cauchemar, témoigne le directeur général de l’établissement, Khatir Al-Alla.
"Les pièces détachées doivent être rapportées des Etats-Unis ou d’Europe", explique le responsable. "Nous faisons face à beaucoup de difficultés à cause de problèmes diplomatiques", déplore-t-il.
– Se soigner à l’étranger ? -
Les Etats-Unis ont imposé des sanctions au Soudan en 1997 pour son soutien présumé à des groupes islamistes. Le fondateur d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden a vécu à Khartoum entre 1992 et 1996.
Au fil des ans, les administrations américaines successives ont renforcé ces restrictions, accusant Khartoum de violations des droits de l’Homme, notamment dans le conflit meurtrier contre des rebelles au Darfour (ouest) qui a fait 330.000 depuis 2003, selon l’ONU.
Les relations entre Washington et Khartoum se sont réchauffées ces derniers mois, selon les responsables soudanais. Ces derniers espèrent que ce rapprochement se traduira par une levée définitive des sanctions le 12 octobre, date de la fin de la période probatoire imposée par les Etats-Unis.
Médecins et patients sont eux aussi suspendus à la décision de Washington. (...)