
Des opérateurs de tourisme comme « Ecoturism and Adventure Specialist » proposent déjà des formules de voyage directement payables aux Etats-Unis, sans que l’argent ait à transiter par le Guatemala. Les compagnies privées de transport achemineront les touristes dans les hôtels de luxe du Péten actuellement en construction, dont ceux de la famille Castillo, qui, à travers l’entreprise de boisson Cerveceria Centroamericana, participe à Pacunam.
Dans ces conditions, quand la fondation affirme qu’« El Mirador est un projet qui doit d’abord profiter aux populations locales (14) », ces dernières… s’interrogent.
Dans une lettre ouverte aux autorités guatémaltèques (15), les communautés du Péten dénoncent un modèle de tourisme qui les convertira en « paysage culturel folklorique ». Accusées d’occupation illégale de terres et de déforestation dans les zones protégées, elles craignent d’être expulsées. Depuis 2010, le ministère de la défense a installé des bases militaires, surnommées « bataillons verts », dans la région. L’objectif ? Protéger la nature contre ces envahisseurs (et contre les « narcotrafiquants »). Résultat, le développement touristique s’accompagne de la militarisation de la zone, financée par une entreprise pétrolière française, Perenco, qui a versé 3 millions de dollars au ministère de la défense en 2010 pour l’aider à mettre en place ses « bataillons ». L’entreprise promet également une participation financière de 0,30 dollar par baril de pétrole brut produit pour assurer leur fonctionnement. Perenco exploite le pétrole du nord du Péten, dans une zone protégée. Selon le chercheur Yuri Melini, cela viole la Constitution nationale et les conventions internationales
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