
Ce jeudi midi, l’attentat d’un ou plusieurs kamikazes a détruit un café de la ville touristique marocaine, tuant au moins 14 personnes.
Cet attentat a immédiatement suscité des questions : qui ? Pourquoi ? Et pourquoi maintenant ? (...)
Le moment de l’attentat, que nul n’avait encore revendiqué en milieu d’après-midi, est évidemment particulier : le Maroc, comme l’ensemble du monde arabe, fait face à l’onde de choc des révolutions tunisienne et égyptienne, une poussée démocratique d’une partie de la jeunesse.
Depuis le premier appel à manifester le 20 février, des rassemblements relativement importants se sont déroulés dans la plupart des grandes villes du pays, tandis que le roi Mohammed VI réagissait en lançant un processus de réformes politiques et libérait un certain nombre de prisonniers politiques, notamment islamistes.
Depuis deux mois, à quelques exceptions près, ce mouvement est resté pacifique et n’a pas suscité d’incidents majeurs, contrairement à ce qui a pu se passe dans d’autres pays arabes. Aucune menace de recours à une violence terroriste n’avait été proférée, et l’attentat de Marrakech paraît plus susceptible d’entraver l’action des jeunes de la société civile regroupés au sein du « 20 février » plutôt que de l’aider. (...)
Dimanche, encore, la journée de protestation avait réuni des milliers de personnes, notamment à Rabat où le cortège a choisi, pour la première fois, de défiler dans les quartiers populaires, restés largement à l’écart jusque-là du mouvement.
Des milliers de manifestants se sont rejoints à Yaacoub al-Mansour et ont défilé jusqu’au quartier Al-Qamra, où s’est terminée la manifestation environ trois heures plus tard. Le long de la marche, des centaines d’habitants des quartiers et de nombreux badauds ont rejoint les manifestants. De leurs fenêtres, certains saluaient les manifestants du fameux geste de la victoire des membres du mouvement, nous rapporte une correspondante à Rabat.(...)
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