
Nous, organisations de la société civile, membres de la Coalition Climat 21, sommes convaincues que nous ne parviendrons pas à endiguer le réchauffement climatique en renonçant à nos libertés et à nos droits fondamentaux. Le respect des libertés et des droits humains est en effet l’une des conditions de la justice, civile, sociale ou climatique.
Il se trouve au cœur de la mobilisation de la Coalition Climat 21 et de l’engagement quotidien de ses membres. Nous affirmons donc notre solidarité avec toutes les personnes, militants du climat ou non, victimes de ces abus manifestes de la situation d’état d’urgence, et demandons au gouvernement et au Président de la République d’y mettre immédiatement un terme.
Le mouvement pour la justice climatique est tout particulièrement visé mais des centaines voire des milliers de personnes font l’objet de convocations, perquisitions, assignations à résidence, voire arrestations au seul motif de leur origine, de leur religion et de leurs habitudes prétendues.
Rappel des faits
Les 40 marches prévues en France prévues les 28 et 29 novembre, dont beaucoup avaient été confirmées par les maires, sont dorénavant toutes annulées sur ordre du Ministère de l’Intérieur. Si les collectifs locaux qui en sont à l’origine ont pour nombre d’entre eux décidé de proposer des formes alternatives de mobilisation (chaînes humaines, points d’informations, etc.), certains militants ont néanmoins été convoqués au poste de Police pour se faire rappeler la stricte interdiction d’organiser tout type de mobilisation en extérieur, comme à Rouen aujourd’hui.
Les restrictions aux libertés de réunion et de mouvement croissent depuis la mise en place de l’état d’urgence. Sur ordre de sa Présidente, l’Université Paris 7 a ainsi été fermée aux étudiants qui souhaitent organiser des rencontres autour du climat tout au long du week-end.
Des militants engagés dans des initiatives artistiques ou protestataires liées à la tenue de la COP21 à Paris sont directement visés. Au cours des dernières 48 heures, des perquisitions musclées ont eu lieu dans des lieux de vie et de travail collectif de la proche banlieue parisienne. Au moins deux personnes sont assignées à résidence, d’autres sont interdites d’entrée en Ile-de-France. Du matériel informatique ou photo/vidéo a été saisi sans explication. D’autres personnes, au motif qu’elles ont dans le passé participé à des manifestations ou qu’elles sont membres de groupes estimés “radicaux”, font l’objet de perquisitions brutales et de confiscation de biens personnels.
Plusieurs groupes étrangers, venant de Belgique et d’Espagne, qui organisent des déplacements collectifs en bus et à vélo afin de rallier Paris se sont vus notifier la garantie d’être empêchés d’entrer sur le territoire français.