
« La prise en compte des animaux n’a pas besoin d’une campagne raciste !
».
C’est sous ce titre sans ambiguïté que le collectif éditorial tahin party a tenu à dénoncer les implicites racistes qui sous-tendent la dernière campagne en date de la Fondation Brigitte Bardot (en coordination avec d’autres associations). « Pas en notre nom ! » déclarent en somme ces militants de la cause animale, en réponse à une instrumentalisation de leur combat qui obéit aux mêmes ressorts que les précédentes instrumentalisations – du féminisme, de la laïcité ou de la lutte contre l’homophobie : les juifs et plus encore les musulmans jouent à nouveau le rôle du bouc émissaire qui endosse seul les torts de toute la collectivité – cette fois-ci un certain traitement, dégradant, infligé aux animaux.
Et une fois de plus, en braquant les regards sur les minorités juive ou musulmane et sur la part mineure qu’elles prennent dans cette maltraitance, on « oublie » opportunément des formes beaucoup plus brutales et massives de maltraitance – qui sont aussi beaucoup plus laïques et blanches, républicaines et libérales…
(...) Ces dernières semaines, les médias présentent de nombreuses analyses où les commentateurs montrent que dans les restructurations idéologiques des extrêmes-droites européennes, le musulman a remplacé le juif en tant que corps étranger, barbare et hostile à la nation. Les signataires de cette campagne surfent sur l’antisémitisme le plus classique, allié à l’islamophobie la plus moderne.
Il semble que l’abattage rituel ait été institué jadis pour diminuer les souffrances des animaux tués. Ainsi, les religieux juifs et musulmans semblent en réalité partager avec les signataires de la campagne la préoccupation du bien-être animal. Or, au 21e siècle, où l’on sait très bien comment se nourrir sans viande, le meilleur moyen de diminuer les souffrances des animaux est encore de ne pas les tuer du tout.
Chiche ?