
L’association Générations futures appelle les autorités publiques, après la publication d’un rapport, à prendre des actions pour assurer leur disparition de notre agriculture.
Les perturbateurs endocriniens au menu. Générations futures assure, dans un rapport publié mardi 4 septembre, que plus de six résidus de pesticides sur dix quantifiés dans l’alimentation européenne sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. L’association appelle les autorités publiques à prendre des actions pour assurer leur disparition de notre agriculture. Franceinfo fait le point sur les conclusions de ce rapport et ce qu’il implique pour votre santé.
Près de 70 000 résidus de pesticides sur 110 000 sont de potentiels perturbateurs endocriniens (...)
Sur les 109 843 résidus de pesticides quantifiés par l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, 69 433 sont des perturbateurs endocriniens suspectés, soit plus de six sur dix.
Pour obtenir ces chiffres, Générations futures a combiné deux bases de données. La première est le rapport de l’Efsa sur les résidus de pesticides dans les aliments, publié à l’été 2018 et dont les résultats datent de 2016. La deuxième est une liste de perturbateurs endocriniens suspectés établie par TEDX, l’organisation créée par la scientifique Theo Colborn à l’origine de la découverte des phénomènes de perturbation endocrinienne. Cette liste regroupe 1 457 molécules ou familles de molécules pour lesquelles au moins une étude universitaire publiée dans une revue scientifique a montré un effet de perturbation endocrinienne. (...)
Même si les concentrations sont faibles, des populations restent vulnérables (...)
"Ce n’est pas tant une question de dose qu’une question de période d’exposition, souligne François Veillerette, directeur et porte-parole de Générations futures. Les doses alimentaires d’un pesticide perturbateur endocrinien peuvent être totalement inoffensives pour un homme de 50 ans mais catastrophiques pour un fœtus de 3 mois." Il existe en effet des périodes de vulnérabilité accrue aux perturbateurs endocriniens (...)
Et les effets de ces agents peuvent être transmissibles entre générations.
Cancer, diabète... Une longue liste de risques potentiels pour la santé
En empêchant les hormones de fonctionner correctement, les perturbateurs endocriniens sont, entre autres, soupçonnés de perturber le développement des fœtus, de favoriser les pubertés précoces, les cancers, l’obésité, les diabètes et les problèmes cardiovasculaires, détaille l’OMS. (...)
"L’alimentation est un vecteur majeur d’exposition aux perturbateurs endocriniens", analyse François Veillerette à la lumière des résultats du rapport. Une conclusion que les autorités publiques doivent prendre en compte dans l’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2), sur laquelle planche le gouvernement actuel, estime-t-il.
Problème : le pré-projet de la SNPE 2 qui a été présentée à Générations futures en juillet a été jugé "décevant et incomplet" par l’association, notamment sur le volet de l’alimentation : "C’est très faible sur ce point-là, ce qui est surprenant", estime François Veillerette. (...)