
Dans l’affaire dite des « frégates de Taïwan », les juges d’instruction souhaitaient avoir accès à des documents confidentiels, classés « secret défense » pour mener à bien leurs enquêtes. Trois ministres des finances successifs, Laurent Fabius, Francis Mer et Thierry Breton, se sont opposés à la demande de déclassification. De ce fait l’enquête pénale s’est achevée par une ordonnance de non-lieu. Par la suite, un arbitrage a été rendu au bénéfice de Taïwan, car un article du contrat de vente interdisait toute commission et tout recours à un intermédiaire. Or la part de Thalès, chef de file du contrat, était de 27% et celle de la Direction des chantiers navals, entreprise publique dont l’intervention dans le contrat était garantie par l’Etat, de 73%. Sur les 630 millions d’euros infligé par le tribunal arbitral, 460 millions seront donc payés par le contribuable (soit ce que devait rapporter, par an, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux).
Le secret défense a pour objet la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la nation dans les domaines de la défense, de la sécurité intérieure et de la protection des activités économiques et du patrimoine. Mais il est de plus en plus dévoyé, pour protéger les abus de pouvoir et la corruption. La loi de programmation militaire du 29 juillet 2009 a encore aggravé la situation
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La France est un des rares pays démocratiques où le secret défense protège aussi efficacement la corruption de l’oligarchie politico-économique.(...) Wikio