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Aéroport Notre-Dame-des-Landes : « Notre victoire ne sera pas militaire, 
elle ne peut être que politique »
Article mis en ligne le 17 octobre 2012

Avec l’expulsion d’une centaine de militants qui a débuté le 16 octobre à Notre-Dame-des-Landes, une page se tourne dans la lutte qui oppose depuis trois ans paysans, habitants et militants écologistes d’un côté, l’État, le groupe Vinci et Jean-Marc Ayrault de l’autre. « Nous riposterons par de nouvelles occupations, par des réoccupations, face à ces maisons vides murées pour en empêcher l’habitation », témoigne une militante.

(...) Notre victoire ne peut pas être militaire. Elle adviendra et sera politique.

La solidarité très concrète comme l’accueil des expulsés, le regroupement des forces, sont d’ores et déjà assurés. Nous croyons en notre capacité à tenir jusqu’au rendu des différents recours, parce que nous en prendrons les moyens. Mais dans l’immédiat, face à un déploiement de forces par ailleurs totalement disproportionné, le saccage des projets et réalisations des « zadistes » est inéluctable. A moins que les protestations ne soient si vives qu’il y ait à nouveau un report des expulsions. (...)

Nous ne seront pas les « déguerpis » de Vinci. J’ai entendu des dizaines de fois ce terme de la part de paysans lors d’un périple de 3 500 kilomètres en transport en commun, en Afrique de l’ouest, en janvier/février 2011, dans la caravane des mouvements sociaux en route vers le Forum Social Mondial de Dakar (à l’initiative des branches Afrique du Dal, du Cadtm et d’Attac). Pour mener les expulsions (projets d’aéroports, d’échangeurs, d’ensembles commerciaux et/ou immobiliers) des sbires font irruption dans les cases, tapent au sol avec des fléaux en hurlant « déguerpis, déguerpis, déguerpis » ; si pas d’obéissance assez rapide, ils tapent – toujours au fléau bien sûr –, sur les quelques objets et sur les cases, puis enfin sur les gens... Arrêtés sur place, ou sortant, mais qui reviennent, et ça recommence... Nous aussi allons recommencer. Je me sens ici en pleine cohérence avec mon engagement altermondialiste, notre lutte est en pleine résonance et solidarité avec tant d’autres luttes de par le monde, pour la défense des terres agricoles, la souveraineté alimentaire et le droit des peuples à défendre leurs territoires et modes de vie.

Quoi qu’il arrive cette semaine, nous ne serons pas écrabouillés, la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes continuera. Elle n’en deviendra pas pour autant plus facile, elle a besoin du soutien de tous.

Aujourd’hui, demain, après-demain... « le verbe résister se conjugue au présent » (Lucie Aubrac).