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Psy et geek
Addiction Aux Jeux Vidéo
Article mis en ligne le 19 novembre 2018
dernière modification le 17 novembre 2018

L’addiction aux jeux vidéo est un trouble qui suscite de nombreux débats dans l’espace public et parmi les professionnels de la santé mentale. Le trouble est généralement défini comme une utilisation excessive des jeux vidéo au détriment d’autres aspects de la vie de la personne. La prévalence du trouble est très variable puisque certains auteurs l’estiment à moins de 1% tandis que d’autres avancent des chiffres qui vont jusqu’a 20%. La variabilité de la prévalence s’explique en partie par le fait que les auteurs n’ont pas une définition commune du trouble et qu’ils utilisent des instruments de mesure différents.

Des symptômes comme les troubles du sommeil, des difficultés scolaires ou au travail, des difficultés familiales, la dépression et l’anxiété ont été associée à l’addiction aux jeux vidéo. L’addiction aux jeux vidéo est rapprochée des addictions comportementales avec comme modèle l’addiction aux jeux d’argent(...)

L’histoire de l’addiction aux jeux vidéo peut être décrite en trois vagues successives(...)

Une méta-synthèse sur l’addiction l’Internet met à jour les inconstances de la notion (DOUGLAS et al., 2009). Les auteurs notent que les critères de définition de l’addiction à l’Internet sont inconsistants, que les méthodes d’études comportent des biais d’échantillonnage et que les relations de causalité entre les variables ne sont pas prouvées. GRIFFITHS et KUSS arrivent aux même conclusion lorsqu’ils examinent les 15 années d’études de l’addiction aux jeux vidéo. Ils constatent que la comparaison entre les études est souvent difficile car les titres des jeux vidéo ne sont pas précisés, que les instruments d’évaluation sont disparates et souvent non validés, que les échantillons sont de petite taille, auto-sélectionnés et non représentatifs des joueurs. les facteurs culturels et sociaux

Ces deux synthèses de la recherche sur l’addiction aux jeux vidéo pointent dans la même direction. Elles montrent tout d’abord que la qualité de la recherche est faible du fait des biais méthodologiques. Ensuite, le trouble est décrit à partir des critères du jeu pathologique qui concerne les jeux d’argent et de hasard. Or, les dynamiques du jeu vidéo et des jeux d’argent sont très différentes car le hasard occupe une place très faible dans le jeu vidéo. (...)

les synthèses montrent l’absence de consensus sur la symptomatologie et l’évaluation du jeu problématique

En France, la discussion sur l’addiction aux jeux vidéo a amené plusieurs acteurs a prendre des positions très nette. L’INSERM s’est intéressée aux jeux vidéo à deux reprises dans le cadre de travaux de synthèse sur l’addiction. En 2008, le groupe d’experts recommandait de faire davantage d’études avant de valider la notion d’une addiction aux jeux vidéo. En 2014, dans une seconde synthèse, les experts notent que les critères d’addiction aux jeux vidéo son en discussion. Les études passées en revue ne permettent pas de distinguer l’usage d’internet et la pratique des jeux vidéo. Les experts notent également l’absence de donnée épidémiologiques, de données quantitatives sur les pratiques vidéo ludiques des adolescents, de consensus sur le conception d’addiction aux jeux vidéo ou de critères diagnostiques valides.

L’académie de Médecine a publié des recommandations sur le jeu vidéo qui vont aussi dans ce sens. (...)

Les médecins prennent aussi en compte le fait que le rôle des parents est essentiel. L’Académie de Médecine encourage donc les familles à s’informer sur les jeux vidéo et leurs contenus afin que l’enfant soit au contact avec des média adaptés à son âge.

En 2013, L’Académie des Sciences a rendu avis allant dans le même sens en rappelant qu’il n’y a pas de consensus à propos d’addiction aux jeux vidéo. Les auteurs du rapport considèrent qu’il s’agit de symptômes “de problèmes sous-jacents, liés à des événements traumatiques (violences scolaires, divorce ou difficultés familiales graves, deuil etc.,) et/ou à des troubles psychiques (dépression, déficit d’estime de soi, anxiété sociale etc.) La crise d’adolescence, avec l’instabilité qu’elle suscite peut aussi favoriser un refuge dans les écrans” Pour l’Académie des sciences, le jeu vidéo problématique est symptôme d’une autre difficulté qui nécessite une attention des parents et parfois l’intervention d’un professionnel(...)

La notion fait penser à la légende du Monstre du Loch Ness. Dans les deux cas, il s’agit au départ d’une plaisanterie .Dans les deux cas, quantité de recherches ont été menées étudier le phénomène. Et dans les deux cas, aucune preuve sérieuse de son existence n’a été apportée.

Malgré cela, le débat sur l’addiction aux jeux vidéo a été à nouveau ouvert par l’OMS qui a annoncé dans sa prochaine CIM-11 un “trouble de l’addiction aux jeux vidéo” lorsque la nouvelle classification sera votée par les états membres de l’OMS a la fin de l’année 2019