
Les négociateurs de plus de 100 pays membres des Nations unies ont conclu samedi un traité visant à protéger la biodiversité en haute mer, une décision qui, selon les organisations de protection de l’environnement, permettra de protéger la biodiversité marine et d’assurer un développement durable.
Les États membres de l’ONU se sont enfin mis d’accord, samedi 4 mars, sur le premier traité international de protection de la haute mer, destiné à contrecarrer les menaces qui pèsent sur des écosystèmes vitaux pour l’humanité. "Le navire a atteint le rivage", a déclaré la présidente de la conférence Rena Lee.
Après plus de 15 ans de discussions, dont quatre années de négociations formelles, la troisième "dernière" session à New York a finalement été la bonne, ou presque.
Les délégués ont finalisé le texte, légalement contraignant, au contenu désormais gelé sur le fond, mais il sera formellement adopté à une date ultérieure après avoir été passé au crible par les services juridiques et traduit pour être disponible dans les six langues officielles de l’ONU. (...)
Protéger 30 % des terres et des océans de la planète d’ici 2030
Avec les progrès de la science, la preuve a été faite de l’importance de protéger tout entier ces océans foisonnant d’une biodiversité souvent microscopique, qui fournit aussi la moitié de l’oxygène que nous respirons et limite le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines.
Mais les océans s’affaiblissent, victimes de ces émissions (réchauffement, acidification de l’eau...), des pollutions en tout genre et de la surpêche.
Alors le nouveau traité, quand il entrera en vigueur après avoir été formellement adopté, signé puis ratifié par suffisamment de pays, permettra de créer des aires marines protégées dans ces eaux internationales. (...)
L’équité Nord-Sud au cœur des débats
Enfin, chapitre hautement sensible qui a cristallisé les tensions jusqu’à la dernière minute, le principe du partage des bénéfices des ressources marines génétiques collectées en haute mer.
Les pays en développement qui n’ont pas les moyens de financer de très couteuses expéditions et recherches se sont battus pour ne pas être exclus de l’accès aux ressources marines génétiques et du partage des bénéfices anticipés de la commercialisation de ces ressources – qui n’appartiennent à personne – dont entreprises pharmaceutiques ou cosmétiques espèrent tirer des molécules miracles. (...)
Au total, la ministre panaméenne des Affaires étrangères Janaina Tewaney a annoncé que "341 nouveaux engagements", d’un montant de près de 20 milliards de dollars – dont près de 6 milliards des États-Unis –, avaient été pris lors de cette conférence pour protéger les mers.