
Il y a quelques jours, une information m’est passé sous les yeux, qui m’a franchement fait dresser les poils le long de l’échine.
L’Abilify, pas mal de monde connait : c’est un médicament anti-psychotique qui a également un effet thymorégulateur (= stabilisateur d’humeur).
Il est utilisé dans le traitement des troubles psychotiques, des troubles bipolaires, et aussi de certaines dépressions.
L’Abilify MyCite, par contre, c’est tout nouveau, ça vient de sortir (ou du moins : ca vient d’être approuvé par la FDA, l’agence qui contrôle et réglemente les médicaments mis sur le marché aux Etats Unis.)
Mais qu’est-ce donc que l’Abilify MyCite, pour qu’il suscite chez moi une telle réaction de frayeur (et aussi de colère) ?
Ce petit bijou médico-technologique est un médicament ( de même composition que l’Abilify « classique ») qui a la particularité d’avoir un capteur ingérable intégré.
En gros, le.a patient.e porte un récepteur.
Le capteur dans le cachet envoie un signal au récepteur quand le cachet arrive dans le système digestif.
Le récepteur porté par le.a patient.e envoie, à son tour, via une application, un message sur le téléphone portable du/de la patient.e, lui permettant de suivre son ingestion de médicaments.
Jusque là, vous me direz peut-être que pour les patient.e.s un peu « tête en l’air », ou qui ont des problèmes de mémoire ou d’organisation, c’est plutôt un bonus : ca permet de vérifier si on a bien pris son médicament, d’éviter les oublis de prise ou les médicaments pris à double.
Et je suis assez d’accord.
Si ce n’est que des outils pour gérer ce problème, il en existe déjà plein, allant des classiques semainiers (ces boites à médicament avec des petites cases pour répartir les médicaments par jour et heure de prise) aux applications comme Medisafe qui envoient des rappels à l’heure prévue pour la prise du médicament.
MAIS la suite me fait froid dans le dos.
Le.a patient.e « peut » autoriser d’autres personnes, via l’application, à avoir accès à ces données. Son médecin, des proches…
« Peut ». C’est le mot clé qui me pose problème.
A quel moment « peut » va devenir « doit » ? (...)