
Le paradoxe d’un émir bourré de pétrodollars, ami des Frères musulmans et des Etats Occidentaux, qui maintient des liens privilégiés avec Israël et le Hamas et joue au sponsor des nouveaux régimes issus des « révolutions » arabes.
(...) mais probablement avec l’approbation de ses amis occidentaux, les pétrodollars de l’émir servant à faire passer la pilule du paradoxe !
A moins que son « jeu » n’entre dans la stratégie des Etats-Unis :
1- neutraliser les extrémistes de « l’intérieur », tout en les soustrayant à une probable récupération iranienne chiite ! Ce que vient de faire l’émir du Qatar avec le Hamas de la bande de Gaza qui flirtait avec le régime des Ayatollah et soutenait Bachar el Assad, l’autre « ami » des iraniens.
Et 2- permettre une reprise du dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens à fin qu’Obama (s’il est réélu !), concrétise son beau discours-programme lors de sa prise du pouvoir : en finir avec un problème qui empoisonne les relations internationales depuis plus de 60 ans ! (...)
D’autant que le Qatar, avec l’Egypte, sont les rares pays « arabes » à reconnaître Israël et à entretenir avec ce pays de bonnes relations.
(...) Mais comme cet émir veut faire de l’ombre à son frère ennemi Ibn Saoud, celui-ci tente de « parasiter » son jeu par une exportation massive du « wahhabisme saoudien », plus violent et totalement rétrograde, pour neutraliser le wahhabisme qui se veut « éclairé » de l’émir !
L’autre paradoxe, et celui-là il est occidental, est illustré par l’attitude de la France vis-à-vis d’un « ami » encombrant à certains égards. (...)
Le gouvernement français, qui entend combattre l’islamisme radical sur son territoire, a pour partenaire privilégié l’émir du Qatar, doté d’un statut fiscal avantageux, à la tête d’une monarchie absolue au modernisme tapageur, mais trompeur, qui soutient partout les Frères musulmans et les salafistes armés ! (...)
Il est tout de même anormal qu’au nom de la realpolitik on collabore avec des régimes qui soutiennent les islamistes les plus radicaux ! Viendra, hélas, le jour du retour du boomerang car ces régimes seront probablement un jour les victimes de leurs créatures : « les salafistes jihadistes » !! (...)
Si on réfléchit bien, l’émir du Qatar est logique avec lui-même ! Il sert uniquement ses intérêts et protège ses arrières : étant à la tête d’un Etat pas plus grand que la Corse, très pauvre, vivant de la pêche perlière qui très vite a était concurrencée par les perles de culture développées par les Japonais, ne devant sa richesse subite qu’au gisement de gaz au large de ses côtes... mais conscient qu’une telle manne n’est pas inépuisable, investit et place ses pétrodollars dans le monde entier en achetant des actions, de l’immobilier, des terres... aussi bien en Occident que dans le monde arabe ! Comme la Tunisie sur laquelle il a jeté son dévolu depuis Ben Ali, mais que, grâce à son protégé Ghannouchi, il va pouvoir avoir pour une bouchée de pain ! (...)
Le réel paradoxe est celui des Occidentaux qui n’ignorent rien des intentions de l’émir et de sa capacité de nuisance aux peuples qui aspirent à la démocratie, mais pour lequel ils ferment les yeux par calculs géopolitiques et par intérêts économiques !
Toutes ces puissances « démocratiques » ou « financières » ne jouent-elles pas avec le feu au détriment de peuples qui ne leur demandent rien ? D’autant que laisser se propager le wahhabisme chez les peuples en révolte finira tôt ou tard de les atteindre de gré ou de force, les jihadiste salafistes ne reculant devant rien !
Le 11 septembre n’aura donc pas servi de leçon ? (...)