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A Notre Dame des Landes et ailleurs, la fausse promesse de l’emploi pour pouvoir tout saccager
Article mis en ligne le 17 octobre 2014

Les pro-aéroport jouent leur dernière carte en axant leur propos essentiellement sur l’emploi. Un discours anxiogène qui vise à masquer les problématiques sociales et environnementales, et qui sert à justifier sans condition les politiques productivistes et croissancistes.

Si la probabilité de voir décoller des avions à Notre-Dame-des-Landes diminue de plus en plus, les partisans du projet n’ont pas pour autant abandonné leur combat. Les revers qu’ils ont essuyés (forte opposition populaire, départ de J.M Ayrault de Matignon, mise en demeure de l’Union Européenne, etc.), ainsi que le contre-argumentaire systématique des opposants (coût du maintien de Nantes-Atlantique, plan d’exposition au bruit, saturation de l’actuel aéroport, etc.) a réduit leur espace rhétorique comme peau de chagrin.

Acculés, ils ont décidé d’axer l’essentiel de leur propos sur l’emploi, comme l’atteste l’opération de communication lancée cet été sur les plages de Loire-Atlantique : « OUI à l’aéroport et à l’Emploi » (1). Au-delà des slogans, pourquoi cette thématique est-elle devenue l’argument majeur des pro-aéroport ?

Un discours "facile" et efficient

La puissance rhétorique des promesses d’emplois repose, en premier lieu, sur des facteurs objectifs que tout un chacun peut observer : l’importance de la « valeur travail » dans le monde social, le chômage de masse et le consensus politique sur le sujet. (...)

les promesses d’emplois – dans un contexte de crise – tendent logiquement à dissimuler de nombreuses réalités sociales et environnementales derrière le seul intérêt économique. Qu’en est-il des conditions de travail des employés français et étrangers sur le chantier ; des conditions de travail du personnel dans les compagnies low-cost ; de la menace pour Airbus à Nantes en cas de fermeture de l’actuel aéroport ; des suppressions d’emplois directs et indirects sur la Zad ; de la robotisation de certaines fonctions au sein des aérodromes ; de l’irréversibilité des travaux initiés ou encore de la disparition des surfaces agricoles ?

Le scintillement du « travail-à-venir » provoque un effacement singulier : l’emploi se présente comme décontextualisé et deshistoricisé de tout enracinement social.

Finalement, les promesses d’embauches apparaissent comme un cheval de Troie qui opère une mystification politique. (...)