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À Nantes, une calme manifestation contre la violence de l’État
Article mis en ligne le 24 novembre 2014

Malgré une ville qui avait été placée en état de siège par une préfecture cherchant la tension, la manifestation contre les violences policières s’est déroulée calmement, à Nantes, samedi 22 novembre. Des « lettres d’auto-dénonciation » seront déposées au tribunal cette semaine. Reportage en photos.

Avant la manifestation contre les violences policières de ce samedi 22 novembre, la tension avait été instaurée par voie de communiqués policiers et de médias. Malgré un appel explicite des manifestants à ne pas chercher la confrontation, les transports publics étaient coupés, et l’annonce deux jours à l’avance a paru participer à la stratégie générant un certain climat de peur. (...)

La vision du préfet s’est révélée imaginaire, les manifestants affichant une détermination doublée d’une volonté manifeste de calme. Le cortège, qui a pu mobiliser quelques trois mille personnes (mille deux cents selon la police) au plus gros de son parcours, a été systématiquement détourné du centre ville par des barrages policiers, camions grilles et canons a eau à toutes les intersections menant vers l’hyper centre. Les gyrophares faisant tournoyer leur faisceaux bleus sous la grisaille d’un ciel bas ont offert une version policière des décorations de Noël. « Je voulais montrer ça aux garçons », ironise un manifestant en franchissant la Loire avec ses trois enfants. (...)

A Nantes, l’appel national avait été précédé d’une autre initiative choisissant la date du 22 novembre en écho à un autre 22, en février dernier, quand une autre manifestation, contre l’aéroport cette fois, avait fait durer des affrontements dans un dispositif policier inédit et par ailleurs contesté par les syndicats de police eux-mêmes. La volonté de faire durer des affrontements avait donné lieu à des arrestations immédiates puis, après enquête et recoupements de photos, à des interpellations au lendemain du deuxième tour des élections municipales.

C’est cette répression que l’initiative nantaise voulait souligner ; en adoptant un moyen popularisé en 1971 par le « Manifeste des 343 salopes », femmes revendiquant avoir pratiqué un avortement et réclamant à être inculpées comme les autres. A Nantes, ce samedi, au bas de l’esplanade du palais de Justice envahi par les fourgons de CRS, les membres de collectifs anti aéroport et anti répression remettent à leur avocat, Me Stéphane Vallée, une boîte à chaussures contenant plus de deux cents lettres d’auto-dénonciation.