
À Fos-sur-Mer comme ailleurs, l’État rechigne à faire la lumière sur les conséquences réelles de la pollution générée par ces zones industrielles. Pourtant, salariés et habitants la subissent de plein fouet.
« Les affections respiratoires concernent près d’un adulte sur deux, et un enfant sur quatre », indiquait une étude scientifique participative. Un an plus tard, les agences de santé publique n’ont toujours pas livré de nouveaux éléments, ni mis en place un registre des cancers, comme cela existe dans d’autres départements. Via des associations et un institut éco-citoyen, des habitants cherchent à en savoir plus. Un reportage de L’Âge de faire. (...)
« Pas de données environnementales et sanitaires pertinentes sur la zone »
Entre mer Méditerranée et étang de Berre, Fos accueille quelques-unes des plus grandes usines du pays. Des géants de fer et d’acier, où les tuyaux n’en finissent plus de s’entremêler, où les cheminées semblent recracher leur fumée non sans une certaine fierté, à quelques centaines de mètres du centre-ville. Pour les habitants, le fait qu’il y ait de la pollution et qu’elle ait des effets sur leur santé ne fait guère de doute. Mais à quel niveau ? Quels sont les risques réels ? Que pourrait-on mettre en place pour les limiter ? C’est à toutes ces questions que les riverains aimeraient obtenir des réponses. Mais les services de l’État ne semblent ni disposés, ni même en mesure de leur en donner. Et, de fait, « on ne possède pas de données environnementales et sanitaires pertinentes sur la zone », regrette Philippe Chamaret, le directeur de l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions.