
Le nombre d’incidents de chasse a baissé cette saison mais le sentiment règne chez les cueilleurs de champignons : sortir en forêt devient dangereux.
"Je n’ose plus aller aux champignons" : Céline, une mère de deux enfants, vit en lisière de forêt à Cestas, en grande banlieue de Bordeaux, et redoute comme beaucoup de ses voisins d’être victime d’un tir de chasseur.
Cette crainte a redoublé la semaine dernière
Un homme et ses enfants, vivant dans une maison à quelques centaines de mètres de chez elle, ont eu plus de peur que de mal. Une balle, tirée depuis environ 300 mètres de leur habitation, a traversé, comme dans du beurre, la baie vitrée de leur salon à 1,80 mètre de haut.
"Cet accident ne m’étonne pas, je vois souvent les chasseurs depuis mon jardin, quand ils font des battues. Ils ne sont pas loin de ma clôture et maintenant, j’ai plus peur d’eux que des sangliers", témoigne Céline, 35 ans. (...)
Les accidents sont finalement peu nombreux et comme à l’échelle nationale, concernent davantage les chasseurs que les passants. Ainsi à Blanquefort, en août dernier, dans la banlieue nord de Bordeaux, un chasseur a été tué par un de ses collègues lors d’une chasse nocturne au sanglier.
Au niveau national, le nombre d’accidents de chasse durant la saison 2017–2018, est en "net recul", dit un rapport de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), avec 113 accidents contre 143 l’année précédente.
C’est un chiffre "historiquement le plus bas" depuis les relevés mis en place à la fin des années 1990. Mais la crainte qu’en ont les randonneurs et autres ramasseurs de champignons s’est encore accentuée depuis la mort fin octobre en Haute-Savoie, d’un vététiste tué par un tir lors d’une battue. (...)