Dans n’importe quel pays voisin, lorsqu’il y a quasiment 1 million de manifestant-es dans les rues, on parle de crise de régime, de tsunami, de chaos social, de mouvement majeur. En France mardi 6 juin, il y avait 900.000 manifestant-es selon les syndicats. Et tous les médias titraient sur une mobilisation « en forte baisse » voire « modeste ». Le gouvernement ne faisait aucun commentaire, comme s’il ne s’était rien passé. Des centaines de milliers de personnes mobilisées un jour de grève, malgré la répression, malgré la propagande, malgré les 49-3, et après 5 mois de lutte et une stratégie inaudible des directions syndicales, c’est pourtant du jamais vu.
(...)
ce mouvement n’est pas terminé, et il a déjà permis de populariser les pratiques d’autodéfense, les actions de blocage, la désobéissance. En dehors de quelques habitués des « négociations entre partenaires sociaux », tout le monde a bien compris que ce gouvernement ne comprend que la force. De nombreux secteurs syndicaux se battent encore comme des lions, la jeunesse reste dans la rue. Il n’appartient qu’à nous de construire des mobilisations puissantes et gagnantes, en se passant des habituels organisateurs de défaites. Notamment avec des Assemblées populaires fortes, capables d’impulser leur propres agendas de lutte.