
Mardi 17 octobre au soir, une détonation a frappé l’hôpital Ahli Arab, l’un des plus anciens de la ville de Gaza, géré par l’Église, et rempli de blessés. Un abominable massacre, évalué à plusieurs centaines de morts. Très rapidement, l’État israélien a assuré qu’il n’était pas responsable, et qu’il s’agissait d’un tir de « roquette défectueuse » provenant en réalité d’un commando palestinien, qui aurait touché sa propre population. Une bataille communicationnelle fait rage.
Commençons par le début : en 11 jours, il est établi qu’Israël a tué 12 journalistes, coupé le courant, déplacé 1 million de personnes et empêché la presse internationale d’entrer. Il n’y a donc pas de journalistes extérieurs sur place et les journalistes palestiniens risquent leur vie. Aucun observateur indépendant n’est capable de clarifier la situation. C’était précisément le but d’Israël : organiser un huis-clos sans témoin dans une zone assiégée. Reprendre les affirmations de l’armée israélienne comme le font les médias français est aussi malhonnête que s’ils diffusaient, tel quel, un communiqué du Hamas.
Rappelons un autre fait. Juste avant l’explosion de l’hôpital Al-Alhi, un bombardement israélien a visé une école de l’ONU transformée en refuge. « Au moins 4000 personnes ont trouvé refuge dans cette école de l’UNRWA. Elles n’avaient et n’ont toujours nulle part où aller » expliquait l’ONU. Au moins 6 personnes ont été tuées. Cela n’est pas contesté par Israël, et très peu de médias en ont parlé.
Autre rappel : en 11 jours, l’OMS a recensé des attaques sur « 111 infrastructures médicales », et dénonce « 60 ambulances visées » Quant à l’hôpital Al-Alhi, l’Archevêché de Canterbury dont dépend cet hôpital rappelle qu’il a déjà subi des « tirs de roquettes israéliennes » le 14 Octobre. Et que l’armée israélienne avait exigé son évacuation.
Après l’explosion du 17 octobre à l’hôpital Al-Alhi, des comptes officiels israéliens ont d’abord revendiqué la frappe. Un influenceur numérique nommé par Netanyahou a décrit le tir comme visant une « base terroriste à l’intérieur d’un hôpital » avant de l’effacer, de même qu’un compte Facebook de Tsahal. Dans un second temps, le bilan des victimes a été minimisé. Avant que, dans un troisième temps, vue l’ampleur que prenait le scandale, l’armée israélienne affirme qu’il s’agissait d’un tir de roquette islamiste défectueuse. Tsahal a diffusé une vidéo censée prouver ses dires avant de la supprimer précipitamment, puisqu’il s’agissait d’une toute autre roquette. Qui croire ?
Beaucoup de questions se posent. (...)