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ma Commune de Paris
5 mai 1871, Union des femmes, ambulancières, délégué à la Guerre, maréchal…
Blog de Michèle Audin (La mathématicienne et écrivaine Michèle Audin a publié cinq livres sur la Commune)
Article mis en ligne le 17 mai 2021
dernière modification le 16 mai 2021

Au nom de la Révolution sociale que nous acclamons, au nom de la revendication des droits du travail, de l’égalité et de la justice, l’Union des Femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés proteste de toutes ses forces contre l’indigne proclamation aux citoyennes, parue et affichée avant-hier [celle qui était dans notre article d’avant-hier], et émanant d’un groupe anonyme de réactionnaires.

Ladite proclamation porte que les femmes de Paris en appellent à la générosité de Versailles et demandent la paix à tout prix…

La générosité de lâches assassins !
Une conciliation entre la liberté et le despotisme, entre le Peuple et ses bourreaux !
Non, ce n’est pas la paix, mais bien la guerre à outrance que les travailleuses de Paris viennent réclamer !

Aujourd’hui, une conciliation serait une trahison !… Ce serait renier toutes les aspirations ouvrières acclamant la rénovation sociale absolue, l’anéantissement de tous les rapports juridiques. et sociaux existant actuellement, la suppression de tous les privilèges, de toutes les exploitations, la substitution du règne du travail à celui du capital, en un mot, l’affranchissement du travailleur par lui-même !…

Six mois de souffrances et de trahison pendant le siège, six semaines de lutte gigantesque contre les exploiteurs coalisés, les flots de sang versés pour la cause de la liberté sont nos titres de gloire et de vengeance !…

La lutte actuelle ne peut avoir pour issue que le triomphe de la cause populaire… Paris ne reculera pas, car il porte le drapeau de l’avenir. L’heure suprême a sonné… place aux travailleurs, arrière à leurs bourreaux !…

Des actes, de l’énergie !…
L’arbre de la liberté croît arrosé par le sang de ses ennemis !…

Toutes unies et résolues, grandies et éclairées par les souffrances que les crises sociales entraînent toujours à leur suite, profondément convaincues que la Commune, représentante des principes internationaux et révolutionnaires des peuples, porte en elle les germes de la révolution sociales, les Femmes de Paris prouveront à la France et au monde qu’elles aussi sauront, au moment du danger suprême, — aux barricades, sur les remparts de Paris, si la réaction forçait les portes, — donner comme leurs frères leur sang et leur vie pour la défense et le triomphe de la Commune, c’est-à-dire du Peuple !

Alors, victorieux, à même de s’unir et de s’entendre sur leurs intérêts communs, travailleurs et travailleuses, tous solidaires, par un dernier effort anéantiront à jamais tout vestige d’exploitation et d’exploiteurs !…

VIVE LA RÉPUBLIQUE SOCIALE ET UNIVERSELLE !
VIVE LE TRAVAIL !
VIVE LA COMMUNE !

Paris, le 6 mai 1871

La Commission exécutive du Comité central
LE MEL,
JACQUIER,
LEFÈVRE,
LELOUP,
DMITRIEFF.