
Les prochains mois devront permettre d’accélérer les efforts des Etats jusqu’à un point d’orgue : la COP26, qui se tiendra à Glasgow début novembre, après avoir été reportée d’un an.
L’année 2020 avait été présentée comme charnière pour l’action climatique. Cinq ans après l’accord de Paris sur le climat, les Etats devaient collectivement aller plus vite et plus loin dans la bataille contre le réchauffement. La pandémie de Covid-19 en a décidé autrement. Alors que 2021 offre une session de rattrapage, les attentes et les espoirs s’avèrent d’autant plus grands. (...)
Cet événement, qui s’annonce comme le plus important depuis 2015, devra montrer qu’un point de basculement a été franchi dans l’action. Il y a urgence : le dérèglement climatique ne cesse de s’aggraver, et 2020 devrait se classer dans le trio de tête des années les plus chaudes jamais enregistrées.
« Espérer avec prudence »
« 2021 sera une année de vérité pour le climat », déclare au Monde Laurent Fabius, ancien ministre des affaires étrangères et président de la COP21, qui avait scellé l’accord de Paris. Contrairement à l’an dernier, beaucoup de voyants sont au vert. « Les horizons et les obligations sont pour la première fois clairs : les Etats doivent se fixer un cap à long terme, la neutralité carbone en 2050, mais aussi accroître leurs efforts à moyen terme, en 2030, et à court terme, dans leurs plans de relance », explique le président du Conseil constitutionnel. La conjoncture internationale est également plus propice, alors que la COP26 interviendra presque un an après l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche, marquant le retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris et sur la scène de la diplomatie climatique. (...)
Enfin, si les conditions sanitaires le permettent, l’année 2021 devrait être jalonnée par une série de rencontres favorables à une accélération de l’action. Les Etats doivent se retrouver début juin à Bonn (Allemagne) pour une première session de négociations climatiques, avant une pré-COP organisée en Italie fin septembre, début octobre. Joe Biden a également promis de convoquer un sommet international dans les cent premiers jours de son mandat. Les sommets du G7 et du G20, dont le Royaume-Uni et l’Italie assurent respectivement la présidence, pourraient eux aussi constituer des moments clés pour avancer sur le climat.
« Il est désormais permis d’espérer, avec prudence », juge Alexandra Deprez, chercheuse sur la gouvernance internationale du climat à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Le sommet mondial sur l’ambition climatique, organisé en visioconférence le 12 décembre pour commémorer le cinquième anniversaire de l’accord de Paris, a en quelque sorte servi de tremplin. (...)