Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
carnets du chili
2006, 2011 : même combat pour la jeunesse chilienne
Article mis en ligne le 3 août 2011

Ils ont beau se surnommer les Pingouins, les étudiants chiliens sont loin d’être manchots. Pourquoi les Pingouins ? A cause des uniformes que doivent porter collégiens et lycéens au Chili.
Depuis plus d’un mois, les Pinguinos, comme on les appelle là-bas, tiennent tête au gouvernement et réclament un changement en profondeur du système scolaire chilien. Chili et carnets l’évoquait il y a quelques semaines ici. Le mouvement ne semble pas vouloir s’essouffler. Au contraire. Les lycéens ont été rejoints par les étudiants et par des professeurs portant les mêmes revendications. Pratiquement identiques à celles scandées durant les grandes manifestations de 2006, du temps de Michelle Bachelet, qui avaient mis la jeunesse dans la rue.

Ce mouvement de 2006, Rodrigo Torres l’a en partie vécu. Il l’a surtout suivi de près dans le cadre de ses études : doctorant en sciences politiques à l’université Paris I, Panthéon-Sorbonne, sa thèse intitulée « Jeunesse, résistance et changement social : le mouvement social comme un « acteur politique » dans la société chilienne post-Pinochet (1986-2006) » revient sur les événements de 2006. Et l’histoire se répète comme le décrypte Rodrigo Torres.(...)

« Les lycéens voulaient la nationalisation des études. C’est ce qu’ils veulent toujours. Ils veulent que l’Etat reprenne la main, pour que le système soit plus égalitaire. Ils veulent la gratuité. Et la reconstruction des établissements détruits pendant le tremblement de terre de février 2010. Sans oublier un changement dans la constitution qui ne garantit pas, aujourd’hui, le droit à l’éducation et offre la liberté d’enseigner à pratiquement tout le monde… »(...)

« Les lycéens d’hier, donc les étudiants d’aujourd’hui, apportent leur expérience aux lycéens. C’est ce qui fait qu’ils se sont tout de suite orientés vers des occupations d’établissements pour éviter de passer pour des casseurs auprès du public et des médias. Ils ont aussi le soutien du corps enseignant. Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est que les jeunes ont les moyens de s’organiser, même politiquement, sans passer par les médias. Les réseaux sociaux jouent un rôle important. »(...)

« Le mouvement entre dans un moment difficile. Cela va faire bientôt deux mois. Il risque de s’essouffler. Les conditions météorologiques sont aussi difficiles en ce moment. Et le gouvernement joue sur le fait qu’une année complète risque d’être perdue pour tous les jeunes s’ils ne se remettent pas au travail. Le président Piñera a proposé un grand accord national sur l’éducation mais il n’a pas satisfait les manifestants. En tout cas, la mobilisation autour de ce thème est sans précédent. »(...) Wikio