La première Journée Mondiale contre la misère fut lancée le 17 octobre 1987. Depuis cette date la misère s’est mondialisée. Les deux dernières années de crise ont favorisé une grande recrudescence de la misère au Sud et aux USA comme dans les autres pays du monde. La misère et les inégalités sociales forment le "second fossé" oublié qui clive chaque pays . Le premier fossé, souvent évoqué, est celui qui sépare le Sud pauvre du Nord riche.
(...) Sauf quelques rares exceptions, l’ordre politique international ne prend en considération que ce qui émane des Etats ou des Nations, autre formule englobante. L’altermondialisme a complété voire largement modifié cette conception trop juridico-économique globale. Penser en terme d’"entente entre les peuples" tend à examiner les inégalités économiques internes à chaque continent et chaque pays.(...)
Dire qu’"il y a du sud au nord et du nord au sud" signifie qu’il n’y a pas que des pauvres en Afrique ou en Amérique latine il y a aussi des classes sociales riches au Sud qui s’inscrivent dans la mondialisation capitaliste en y subissant certes une domination relative mais qui néanmoins y trouve grand profit au regard de leur peuple. De même le Nord laisse voir dans chaque formation sociale une classe dominante hyper riche et un peuple-classe lui-même différencié mais néanmoins dominé notamment avec des couches sociales moyennes qui perdent ce qu’elles avaient pu conquérir en terme de droits sociaux et de répartition des richesses. (...)
Cette amitié entre les peuples-classe se heurte au nationalisme renaissant. Le nationalisme est une idéologie qui vise à créer une "solidarité de dupe" entre la bourgeoisie nationale et son peuple-classe pour combattre une autre nation,(...)
L’amitié entre les peuples-classe se combine aux logiques d’émancipation humaine et donc un soutien actif aux forces d’émancipation tant au sud qu’au nord ; ce qui ne va pas sans un certain regard critique préalable sur une situation du monde fort complexe.(...)