
On les appelle « les migrants ». Ils sont les enfants des guerres, des dictatures, des cataclysmes ou de la misère. Aujourd’hui, ceux qui ont fui l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie, la Libye, l’Erythrée ou la Somalie constituent la plus grande vague de migration jamais vue depuis la deuxième guerre mondiale. Pour les seuls huit premiers mois de l’année, 323 000 ont débarqué sur les côtes européennes. Ils seront cette année, encore plus de 3000 à ne pas arriver, noyés en Méditerranée à bord d’embarcations de fortune livrés à eux-mêmes par des passeurs sans scrupules.
Pendant 12 jours et 12 nuits, Omar Ouahmane, journaliste à Radio France, a suivi une famille de réfugiés syriens. De la frontière syro-turque, puis par la Grèce, la Macédoine, la Serbie et la Hongrie, ces jeunes parents syriens et leurs deux enfants sont arrivés incrédules à la gare de Vienne, en Autriche. Point de départ vers une nouvelle vie. Cette famille était pourtant privilégiée en Syrie : tous deux sont ingénieurs.
Mais pour sauver leur avenir et surtout celui de leurs petits Mohamed Tain et Lotus, Wassim et son épouse Maya ont bravé le danger, l’épuisement, la peur en espérant trouver ici, en Europe, des gens qui au moins les comprennent.