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France24
🔴 En direct : un district supplémentaire évacué dans la région de Koursk
#guerreenUkraine
Article mis en ligne le 15 août 2024

Le gouverneur de la région russe de Koursk, où plus de 120 000 personnes avaient déjà été évacuées ces derniers jours face à l’avancée des troupes ukrainiennes, a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi l’évacuation d’un district supplémentaire, celui de Glouchkovsky. Suivez en direct la situation sur la guerre en Ukraine.

(...)

L’Ukraine a annoncé mercredi ouvrir des couloirs humanitaires dans la région frontalière russe de Koursk.

L’état d’urgence a été décrété dans la région russe de Belgorod, bombardée par l’Ukraine.

La Russie dit avoir intercepté 117 drones ukrainiens dans la nuit.

L’armée ukrainienne continue de progresser sur le sol russe, affirme le président Volodymyr Zelensky. (...)

Lire aussi :

 L’offensive en territoire russe, un "pari risqué" de l’Ukraine pour "changer la donne"

En lançant une offensive dans la région russe de Koursk le 6 août, l’armée ukrainienne a voulu rebattre les cartes du conflit après des semaines de paralysie sur le front ukrainien, estiment les spécialistes. Si le pari paraît risqué pour Kiev qui manque de moyens humains et matériels, l’opération a déjà permis de montrer les faiblesses de l’armée russe et porté un coup à la propagande officielle du Kremlin (...)

mercredi 14 août, les forces ukrainiennes poursuivent leur opération dans la région frontalière russe de Koursk, où elles mènent depuis le 6 août une offensive inédite -la plus grande d’une armée étrangère sur le sol de la Russie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. (...)

Une semaine après avoir lancé son attaque, Kiev affirme avoir pris le contrôle de 1 000 km² de territoire et de 74 localités dans cette région qui sert de base arrière aux forces de Moscou pour mener la guerre dans l’est de l’Ukraine. De leur côté, les autorités russes ont reconnu lundi la perte de 28 localités et des gains territoriaux ukrainiens s’étendant sur une zone de 40 kilomètres de largeur et de 12 kilomètres de profondeur. (...)

Une incursion surprise dans un territoire peu protégé

L’attaque ukrainienne dans la région de Koursk a commencé juste après le lever du soleil le 6 août, vers 5 h 30 du matin, selon l’état-major de l’armée russe. Au total, toujours d’après Moscou, jusqu’à 1 000 soldats ukrainiens - "des milliers" selon Kiev, ont pénétré dans cette zone frontalière, accompagnés d’au moins 11 chars, de plus de vingt autres blindés et des drones.

Dans les premiers temps, cette percée semble s’être faite sans difficulté majeure. Pour cause, l’attention étant fixée depuis des mois sur le Donbass où se concentrent les combats, la région de Koursk était peu protégée, s’accordent les experts militaires. "Les Russes n’étaient pas préparés à ça", explique le général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air française, qui présente la région comme un "ventre mou" défendu uniquement par des "conscrits russes".

"Ce n’était pas très dur", confirme auprès du journal Le Monde Stéphane Audrand, consultant en risques internationaux et officier de réserve. "Depuis le printemps 2022, la frontière située au nord du Donbass était calme, hormis quelques petits raids. Donc il n’y avait que deux lignes de tranchées assez simples, quelques champs de mines et peu d’hommes – quelques centaines de membres du FSB et de la garde nationale russe", précise-t-il.

"La frontière n’était pas protégée. Ils n’avaient que des mines antipersonnel éparpillées autour des arbres sur le bord de la route et quelques mines qu’ils ont réussi à éparpiller rapidement le long des autoroutes", a de son côté témoigné auprès de l’AFP un soldat ukrainien répondant au nom de guerre "Roujyk". Loin de l’épicentre des combats, la région de Koursk constituait ainsi une cible plus facile que n’importe quelle autre sur le front de 960 kilomètres dans l’est et le sud de l’Ukraine.

Outre ce front inattendu, l’effet de surprise a été d’autant plus grand pour Moscou que les autorités ukrainiennes ne cessent d’alerter depuis plusieurs mois sur leur manque de soldats et de munitions. (...)

Un rapport aurait cependant été remis aux autorités militaires russes environ un mois avant l’attaque, indiquant que "des forces avaient été détectées [près de la région de Koursk] et que des renseignements indiquaient des préparatifs en vue d’une attaque", a déclaré Andreï Guruliov, un membre du Parlement russe et ancien officier de haut rang de l’armée, au New York Times. L’état-major n’y aurait donc pas cru ou voulu y croire.

"Je pense que l’état-major ukrainien a évalué le rapport coût-efficacité de l’opération et s’est dit que la meilleure défense, c’était l’attaque", analyse Jean-Paul Paloméros. "Mais la grande question désormais est de savoir ce que Kiev va faire maintenant. Passer à l’attaque, c’est bien, mais il faut effectivement des moyens pour tenir. Et l’Ukraine risque de vite en manquer."
Déstabiliser l’armée russe

Face à l’avancée rapide de l’armée ukrainienne, la riposte russe a tardé à se mettre en place. Alors que ses forces sont concentrées depuis plusieurs mois dans l’est de l’Ukraine, l’ouverture de ce nouveau front a en effet obligé Moscou à mobiliser des effectifs en urgence pour protéger la zone.

"C’est certainement une partie de la stratégie ukrainienne", note Jean-Paul Paloméros. "À travers cette opération, les Ukrainiens forcent les Russes à dévoiler leurs capacités militaires et à réorganiser leurs effectifs en mobilisant à Koursk des soldats qui n’étaient pas destinés à y être." (...)

L’Ukraine a annoncé mercredi vouloir créer une "zone tampon" et des "couloirs humanitaires" dans la région russe. Cela vise à "protéger les communautés frontalières des bombardements hostiles quotidiens", a déclaré le ministre de l’Intérieur, Igor Klymenko, sur Telegram. "Les habitants des localités situées dans la zone de l’opération de défense ont été abandonnés par la Russie" et sont privés des "besoins les plus élémentaires", a-t-il ajouté, en précisant que des préparatifs étaient en cours en vue de leur livrer nourriture, eau potable, médicaments et produits d’hygiène.

Mais pour le général Jean-Paul Paloméros, l’opération ukrainienne sert avant tout une stratégie politique. "Cette incursion sur le territoire russe est un pari que les Ukrainiens font pour reprendre la main", insiste-t-il. " (...)

Trois jours après le début de l’opération, le président Volodymyr Zelensky avait en effet admis qu’il s’agissait de "déplacer la guerre" en Russie. L’offensive ukrainienne est "légitime" et s’arrêtera si Moscou accepte une "paix juste" et met fin à son invasion, a de son côté ajouté mardi le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
Vladimir Poutine mis à mal ?

Quelle que soit l’issue militaire de cette incursion ukrainienne, cette dernière s’apparente à un camouflet pour les autorités russes et Vladimir Poutine. (...)