
Le Venezuela se prépare à de nouveaux rassemblements, mardi, dans un climat de fortes tensions, après la victoire du président Nicolas Maduro lors de la présidentielle. Plusieurs personnes sont mortes lors de manifestations dispersées par la police, alors que des centaines de personnes ont été arrêtées.
La tension ne cesse de monter au Venezuela après la réélection contestée du président Nicolas Maduro. De nouveaux rassemblements sont attendus, mardi 30 juillet, après la mort de douze personnes et des centaines d’arrestations lors de manifestations pour protester contre le résultat du scrutin.
Devant une communauté internationale de plus en plus critique à l’égard de Caracas, un bras de fer est engagé entre le pouvoir et l’opposition. Emmenée par sa cheffe Maria Corina Machado et le candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, qui l’a remplacée au pied levé quand elle a été déclarée inéligible, l’opposition dénonce une "fraude massive".
Deux statues d’Hugo Chavez, symbole des 25 années du pouvoir chaviste, ont été déboulonnées par des protestataires dans le pays, aujourd’hui exsangue après des années de crise et de sanctions internationales. Président socialiste du Venezuela de 1999 jusqu’à sa mort en 2013, Hugo Chavez avait choisi Nicolas Maduro pour dauphin.
Douze morts, "749 délinquants" arrêtés
Lundi à Caracas, les forces de sécurité ont tiré du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc sur des manifestants. Aux cris de "Liberté, liberté !", les protestataires ont affiché leur colère après l’annonce de la réélection de Nicolas Maduro pour un troisième mandat de six ans, à l’issue du scrutin de dimanche. (...)
Dans ce contexte, l’opposition dénonce une "escalade de la répression" et a annoncé, mardi matin, l’arrestation à Caracas par les forces de l’ordre d’un important cadre du parti Voluntad Popular (VP), Freddy Superlano.
Bras de fer électoral (...)
L’attitude de l’armée sera clef dans la crise postélectorale qui s’ouvre. Dès mardi, le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, a "réaffirmé" la "loyauté absolue" des forces armées au président Maduro.
Ce dernier peut se féliciter du soutien de la Chine et de la Russie, qui a appelé l’opposition à "accepter sa défaite", ainsi que de ses alliés traditionnels (Cuba, Nicaragua, Honduras et Bolivie). Il apparaît cependant de plus en plus isolé avec l’afflux de réactions internationales critiques ou sceptiques. L’Organisation des États américains (OEA) a dénoncé, mardi, "une manipulation aberrante" lors du scrutin.
Neuf pays d’Amérique latine (Argentine, Costa Rica, Équateur, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine, Uruguay) ont appelé dans une déclaration commune à un "réexamen complet avec la présence d’observateurs électoraux indépendants". (...)
Caracas a réagi en retirant son personnel diplomatique de sept pays d’Amérique latine (Argentine, Chili, Costa Rica, Panama, Pérou, République dominicaine et Uruguay) et en annonçant suspendre à partir de mercredi les vols avec le Panama et la République dominicaine.
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Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et son homologue américain Joe Biden demandent d’un commun accord la publication des résultats complets de la présidentielle au Venezuela, dont le résultat est contesté par l’opposition et une partie de la communauté internationale. (...)
Par le passé, Luiz Inacio Lula da Silva a longtemps défendu son homologue vénézuélien face aux critiques de la communauté internationale. Mais Brasilia a durci le ton à l’approche du scrutin. Lula s’était dit la semaine dernière "effrayé" par les propos récents de son homologue vénézuélien sur le risque de "bain de sang" s’il n’était pas réélu. (...)