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Une famille de patron veut interdire un spectacle sur une grève, il se transforme en manifestation !
#luttessociales
Article mis en ligne le 30 septembre 2023
dernière modification le 29 septembre 2023

Avez-vous entendu parler de la grève de Bretoncelles, en Normandie ? Probablement pas. C’est pourtant un événement important de la mémoire des luttes. Dans cette commune du Perche qui compte aujourd’hui 1500 habitants, une grève historique avait eu lieu dans les années 1970.

(...) les ouvriers licenciés font une grève de la faim en 1979.

Ce mouvement social héroïque marque durablement le territoire. Et fait écho à une autre grève mythique : celle, plus connue, de l’usine LIP, qui fabrique des montres et qui avait aussi été mise en autogestion par ses ouvriers et ouvrières !

50 ans ont passé. Et la bataille pour maintenir la mémoire de cette lutte faire rage à Bretoncelles. Un ancien ouvrier et syndicaliste, accompagné d’amis, a décidé de créer un spectacle vivant pour commémorer et fêter la grève de l’usine Piron. Une animation de rue, populaire et joyeuse.

Mais les descendants du patron, le clan Piron, ont tout fait pour faire interdire le spectacle. (...)

Un individu envoyé par les Piron ira jusqu’à se rendre devant la maison d’un des auteurs, alors absent : « Il a commencé à mettre la terreur chez mes voisins, en disant qu’il allait me torturer, me casser la gueule, incendier mon domicile. Les gens étaient terrifiés. » L’affaire prend des proportions hallucinantes. Les Piron sont tellement sûrs d’eux qu’ils réclament une interdiction au préfet.

Mais le dimanche 18 septembre, le spectacle a bien eu lieu. Les auteurs se sont adaptés : il a été joué dans un champ privé, donc une zone échappant aux interdictions stupides des autorités. Le clan patronal a complètement perdu la partie : au moins 300 personnes ont participé à l’évènement, ce qui est considérable par rapport à la population de la commune.

Un cortège s’est élancé dans les rues pour rejoindre le champ, avec une fanfare et beaucoup de bonne humeur. Devant la mairie, Antoine Rubinat, l’un des grévistes de 1974 a déclaré : « Pourquoi la mairie ? Parce que c’était la maison de tous et qu’il fallait qu’on garde le rapport de force. »

Se comportant jusqu’au bout comme des bolosses, les héritiers du patron ont garé une voiture au milieu de la rue, klaxonné pour empêcher le cortège de passer et ont amené une sono et une corne de brume pour couvrir le spectacle. Ils ont aussi menacé les participants. Ils n’ont bien entendu pas été inquiétés par les gendarmes présents sur place. Voyant qu’ils avaient perdu la bataille, ils ont fini par quitter les lieux.

Cette affaire prouve que les possédants ne lâchent jamais (...)