Une offensive terrestre israélienne sur Rafah conduirait à une "catastrophe humanitaire colossale", a prévenu vendredi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au moment où les opérations militaires contre le Hamas dans cette ville surpeuplée paralysent l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza.
(...) Pendant ce temps, une majorité écrasante à l’Assemblée générale de l’ONU a jugé que les Palestiniens mériteraient d’être membres à part entière de l’organisation, leur octroyant quelques droits supplémentaires à défaut d’une réelle adhésion bloquée par les États-Unis.
Ce vote symbolique, salué par l’Autorité palestinienne, a provoqué la colère d’Israël. "La violence paie", a réagi son chef de la diplomatie Israël Katz, pour qui ce vote récompense le mouvement islamiste Hamas pour son attaque du 7 octobre.
Après plus de sept mois de combats et de bombardements israéliens incessants, des pourparlers indirects visant à arracher une trêve et éviter une offensive majeure sur Rafah se sont achevés jeudi au Caire sans parvenir à un accord.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a assuré qu’Israël se battrait "seul" après la menace lancée pour la première fois par le président américain, Joe Biden, de cesser certaines livraisons d’armes à son allié en cas d’offensive sur la ville.
Tôt vendredi, des correspondants de l’AFP ont signalé des tirs d’artillerie sur cette ville, la dernière du sud de Gaza avant la frontière égyptienne, où s’entassent quelque 1,4 million de Palestiniens.
Selon l’ONU, environ 110 000 personnes ont fui depuis qu’Israël a appelé lundi la population de l’est de Rafah à évacuer. "Quelque 30 000 personnes fuient la ville chaque jour", a indiqué à Genève le responsable du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) pour Gaza, Georgios Petropoulos, dont la plupart "ont déjà dû se déplacer à cinq ou six reprises" depuis le début de la guerre. (...)
Frappes aériennes et combats dans la ville de Gaza
Certains ont pris le chemin de Khan Younès, ville en ruines proche de Rafah, d’autres se demandaient où aller dans le territoire palestinien surpeuplé. "Les chars, l’artillerie et le bruit des bombardements sont incessants. Les gens ont peur", a raconté à l’AFP Abdel Rahman, un déplacé.
Des témoins ont fait aussi état vendredi de frappes aériennes et de combats dans la ville de Gaza, où quatre soldats ont été tués par un "engin explosif", selon l’armée, portant à 271 le nombre de militaires tués depuis le lancement de l’offensive israélienne au sol fin octobre. (...) (...)
Cela fait des mois que Benjamin Netanyahu brandit la menace d’une offensive d’ampleur sur Rafah pour vaincre les derniers bataillons du Hamas qui y sont selon lui regroupés, faisant redouter une aggravation de la crise humanitaire dans le territoire assiégé.
L’armée a indiqué vendredi poursuivre son "opération antiterroriste de précision" dans certains secteurs de l’est de Rafah, et avoir "éliminé des cellules terroristes".
Les États-Unis "observent avec préoccupation" l’opération militaire à Rafah, mais ne jugent pas qu’elle soit "majeure", a dit vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.
Malgré la réouverture mercredi du passage de Kerem Shalom, voisin de Rafah, fermé par Israël pendant trois jours après des tirs de roquettes du Hamas, l’acheminement de l’aide reste "extrêmement difficile"Cela fait des mois que Benjamin Netanyahu brandit la menace d’une offensive d’ampleur sur Rafah pour vaincre les derniers bataillons du Hamas qui y sont selon lui regroupés, faisant redouter une aggravation de la crise humanitaire dans le territoire assiégé.
L’armée a indiqué vendredi poursuivre son "opération antiterroriste de précision" dans certains secteurs de l’est de Rafah, et avoir "éliminé des cellules terroristes".
Les États-Unis "observent avec préoccupation" l’opération militaire à Rafah, mais ne jugent pas qu’elle soit "majeure", a dit vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.
Malgré la réouverture mercredi du passage de Kerem Shalom, voisin de Rafah, fermé par Israël pendant trois jours après des tirs de roquettes du Hamas, l’acheminement de l’aide reste "extrêmement difficile" (...)
L’Égypte a exhorté vendredi le Hamas et Israël à faire preuve de "flexibilité", alors que les efforts des pays médiateurs (Égypte, Qatar, États-Unis) "se poursuivent" en vue d’une trêve, malgré le départ jeudi du Caire des délégations des deux camps, selon le média égyptien Al-Qahera News.
John Kirby a lui affirmé que Washington jugeait toujours "possible" un accord sur une trêve à Gaza.
Pour le Hamas, le "rejet par Israël" de la dernière proposition de trêve ramène les négociations "à la case départ". (...)
Voir aussi :
– (Blast)
RAFAH : LE DÉSESPOIR ET LA TORTURE D’UNE POPULATION CONDAMNÉE
En février dernier, Benjamin Netanyahu a annoncé une "puissante" opération à Rafah. Plus de deux mois après, lundi 6 mai, l’armée israélienne a annoncé une "opération d’ampleur limitée" vers l’est de la ville de Rafah, en vue d’une invasion terrestre imminente.
Antérieurement désignée comme ville sure, Rafah, qui accueille désormais plus d’1,5 million de déplacés dont le quotidien n’est que survie, n’a jamais vu cesser les bombardements.
Des dizaines de milliers de réfugiés assiégés ont été contraints d’être déplacés une nouvelle fois, rassemblant le peu de vivres qu’il leur reste, en direction de l’est de la ville. (...)