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Un survol de l’actualité du mouvement des Soulèvements de la Terre - Septembre 2023
#luttes #ecologie #lessoulevementsdelaterre
Article mis en ligne le 27 septembre 2023
dernière modification le 26 septembre 2023

Le mouvement français Les Soulèvements de la Terre rassemble des militants pour le climat, des paysans, des syndicalistes, des groupes anticapitalistes autonomes, ainsi que des personnes impliquées dans les luttes territoriales locales, ZAD et autres territoires occupés. Le mouvement a vu le jour en janvier 2021, partant du constat que seul un changement radical - un véritable soulèvement - pourrait freiner la crise climatique et mettre fin au saccage capitaliste de nos milieux de vie et liens. Les objectifs des Soulèvements de la Terre étaient alors de mener des actions directes collectives et de tisser un réseau de luttes locales, tout en promouvant un mouvement de résistance, de redistribution des terres et de constructions de communs à plus grande échelle. (...)

Chaque semestre depuis janviers 2012, une assemblée de plusieurs centaines de personnes à constitué un calendrier d’actions nationales pour appuyer des luttes locales se trouvant à des points charnières de leur histoire (...)
Au cours des deux dernières années, nous avons mené plus de vingt blocages, occupations de terres et actions de "désarmement" (terme utilisé pour le sabotage de masse contre les infrastructures toxiques) pour défendre le sol et l’eau face aux industries criminelles. Le dynamisme du mouvement n’a cessé de croître au fil des actions. Par la diversité des alliances créées, l’ampleur des mobilisations, les campements festifs et l’impact direct des manifestations, le mouvement a représenté une menace croissante pour la politique de l’État et des puissances industrielles. La lutte contre les "méga-bassines" (initiée par Bassines Non Merci contre d’immenses réservoirs d’eau visant à la privatisation de cette ressource vitale pour le maintien d’un modèle agro-industriel toxique) est devenue emblématique (...)
De nombreuses personnalités politiques et publiques se sont exprimées en faveur du mouvement. La tentative de criminaliser et de faire disparaître le mouvement a donc fini par produire son exact contraire. Ajoutons que cela s’est produit dans une période d’agitation sociale marquée par des grèves, des manifestations et des émeutes contre la réforme des retraites en France. Le gouvernement a dès lors suspendu sa menace.
De nouvelles actions directes de masse ont été co-organisées par les Soulèvement de la Terre au cours du printemps (...)
Ces rassemblements-actions ont réunis entre 5000 et 9000 personnes à chaque fois, et ont contribué à faire passer un cap à ces luttes locales.
Suite à une action des Soulèvements de la Terre contre des exploitations agro-industrielles, des industriels du sable et une coupure d’eau à une cimenterie en juin, le syndicat majoritaire de l’agro-industrie a posé un ultimatum au gouvernement qui s’est plié à ses exigences et a finalement décrété la dissolution des Soulèvements de la Terre le 21 juin.
En parallèle, deux vagues d’arrestations ont eu lieu - la deuxième la même semaine que la dissolution - menées par les services de la sous direction anti terroriste. Au total, 32 personnes ont été arrêtées, pour la plupart soupçonnées d’être en lien avec une action de désarmements d’une usine de ciment Lafarge à Marseile par 200 personnes causant plusieurs millions d’euros de dommages en décembre dernier (action que les Soulèvements de la Terre avaient soutenue et relayé dans leurs réseaux sociaux) et pour quelques-unes pour des faits survenus lors de la manifestation de Sainte Soline en mars. Les interrogatoires ont révélé l’ampleur d’un dispositif de surveillance mis en place depuis quelques mois sur des dizaines de personnes (...)
le 28 novembre 9 porte-parole de syndicats et mouvements dont les Soulèvements de la terre passeront en procès pour l’organisation de manifestations interdites contre les bassines, suite à une première partie du procès ce 8 septembre.
Suite à l’annonce de dissolution et aux arrestations, le mouvement a fait un appel à la résistance en texte et vidéo (...)
Malgré la répression administrative et pénale, le mouvement a tenu bon : plus de 50 000 nouvelles personnes ont déclaré leur adhésion aux Soulèvements de la terre après que le décret de dissolution soit entré en vigueur malgré les risques , et des rassemblements de soutien ont eu lieu les deux semaines suivantes, avant de se mêler aux rassemblements contre les violences policières qui surgissaient en réaction à la mort de Nahel, assassiné par la police. (...)
Au cours de l’été, des actions ont depuis été revendiquées par des comités locaux des Soulèvements de la terre, notamment autour de la campagne d’action pour l’eau « 100 jours pour les sécher ». Certains comités des Soulèvements de la terre ont aussi vu le jour dans d’autres pays.
La dissolution a été contestée aussi par voie légale : des recours ont été déposé par 40 organisations politiques, et près de 10 000 personnes, débordant le traitement bureaucratique des demandes qui n’en a pris en compte qu’une partie. Le Conseil d’Etat (juridiction administrative suprême qui entre autres traite les recours aux décisions du gouvernement) a examiné le dossier et dans un contexte d’urgence climatique a jugé ce 11 août que les actions de "désobéissance" des soulèvements de la Terre ne justifiaient pas une dissolution... il a donc suspendu la décision du gouvernement ! C’est un retrounement de situation inattendu et un véritable camouflet pour ce gouvernement qui collectionne les dissolutions d’organisations et autres formes de représsion ! (...)
La victoire juridique sur ce plan ne sera achevée que quand le Conseil d’Etat finira d’examiner le dossier à l’automne pour donner la deuxième partie du jugement.
Un convoi de l’eau, formés de dizaines de tracteurs et de 700 vélos – co-organisé par les Soulèvements de la Terre, Basines Non Merci, la Confédération Paysanne et bien d’autres organisations, syndicats, et comités locaux– est parti ce 18 août de Sainte Soline en direction de Paris afin d’obtenir enfin un arrêt des projets de mégas bassines, de demander des comptes au décideurs, et de rencontrer des luttes locales sur plusieurs centaines de kilomètre de périple.
La suite, c’est à nous toutes et tous de l’inventer, par delà les frontières et les répressions. L’eau fluide et puissante sait toujours trouver un chemin ; la Terre et ses habitant.e.s n’ont pas fini de se soulever !