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Un quart des Français visitent les sites d’infos générées par IA recommandés par Google
#IA #google #informations
Article mis en ligne le 21 décembre 2025
dernière modification le 19 décembre 2025

14 à 16 millions d’internautes français consultent chaque mois l’un des 251 sites d’infos GenAI les plus recommandés par Google et identifiés par Next, selon une étude de Médiamétrie pour le Groupement des éditeurs de services en ligne. Près des trois quarts (74 %) de ces internautes ont plus de 50 ans, au point que ces derniers visitent plus de sites d’infos GenAI que de vrais sites d’actualités. 77 % y sont envoyés par l’un des services de Google (Discover, Search ou Actualités), et 10 % via Meta.

16 millions d’internautes par mois, soit plus d’1/4 de la population française

Next a depuis été contacté par le Groupement des éditeurs de services en ligne (GESTE, qui en fédère plus d’une centaine), et l’entreprise de mesure d’audience Médiamétrie. Cherchant à quantifier le phénomène à l’échelle du marché, nous leur avons proposé d’analyser l’audience des 251 sites figurant ou ayant figuré dans le Top1000 des sites recommandés par l’algorithme Discover de Google (retrouvez l’étude intégrale en pied de cet article).

À notre grande surprise, le panel de près de 20 000 internautes constitué par Médiamétrie indique que ces 251 sites enregistrent en moyenne, depuis le début de l’année, entre 14 et 16 millions de visiteurs uniques (VU) par mois, soit plus d’un quart de la population française de plus de 15 ans. (...)

Les plus de 50 ans visitent plus de sites GenAI que de vrais sites d’infos

Seconde découverte, elle aussi accablante : la surreprésentativité des « inactifs », et des plus de 50 ans. D’après le panel de Médiamétrie, 52% des visiteurs quotidiens de sites GenAI seraient inactifs (hors étudiants), contre 42% dans l’audience quotidienne des sites d’actualités, alors qu’ils ne représenteraient que 29 % de la population. (...)

Et si les personnes de 50 à 64 ans et de plus de 65 ans représentent chacun 23 % de la population française, elles représentent 31 et 43 % des internautes consultant des sites GenAI dans le mois, soit près des trois quarts (74 %) d’entre eux, alors qu’ils ne représenteraient que 46 % de la population.

A contrario, les 15 - 24 ans et les 25 - 49 ans, qui représenteraient respectivement 14 et 35 % de la population, ne constituent que 3 et 23 % des internautes consultant des sites d’infos générées par IA. Les personnes âgées semblent en effet plus particulièrement susceptibles de tomber dans le piège de ce type d’infox et images GenAI, au point d’être qualifiées de « pièges à boomers », ou « boomer traps ». (...)

près de 20 % des 1 000 sites d’info les plus recommandés par Google Discover étaient générés par IA, et celui qui expliquait les motivations de leurs éditeurs : « "gruger Google" pour faire du fric ». (...)

Notre base de données des sites d’infos générées par IA en dénombre désormais près de 8 900 (rien qu’en français). Pour en avoir le coeur net, nous en avons soumis un échantillon restreint à Médiamétrie afin de réaliser cette première analyse du trafic enregistré par les sites GenAI à ceux qui avaient été les plus recommandés par Google Discover.

Au vu des pertes de revenus publicitaires que subissent les médias parasités et de la monétisation de la plupart des sites GenAI par AdSense, la régie publicitaire de Google se retrouve juge et partie. Concurrencés par les sites GenAI, les médias subissent par ailleurs des pertes de trafic, susceptibles d’affecter le montant des droits voisins que leur verse Google.

Non contents de voir ces droits minorés, les médias employant des journalistes humains sont même floués une troisième fois. En effet, ces sites GenAI n’existeraient pas si les grands modèles de langage (LLM) et IA génératives qu’ils utilisent n’avaient été entraînés sur du contenu produit par des humains, et notamment sur des articles écrits par des journalistes.

Or, et en l’état, aucun mécanisme de contrepartie financière n’a été mis en œuvre afin de compenser ce pillage des médias, ni de la part des éditeurs d’IA, ni de la part des prestataires de générateurs d’articles conçus pour masquer qu’ils relèvent du plagiat (nous y reviendrons), ni de la part de ces éditeurs de sites GenAI. Ce pourquoi le ministère de la Culture envisage la possibilité d’une « inversion de la charge de la preuve » ou d’une « présomption d’utilisation des contenus culturels par les fournisseurs d’IA ».

À titre d’illustration, les 5 sites de l’éditeur figurant en tête du Top 10 de Médiamétrie totaliseraient 7,25 millions de « visiteurs uniques ». Or, cet éditeur administre 27 autres sites. De même, les 5 sites de l’éditeur figurant en 3e position totalisent 4 millions de « visiteurs uniques ». Ce dernier en ad ministre une quinzaine d’autres.(...)