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Un climatologue risque d’être licencié pour avoir refusé de s’envoler vers l’Allemagne depuis l’archipel des Îles Salomon
#urgenceclimatique #aviation #noncooperation
Article mis en ligne le 5 octobre 2023
dernière modification le 4 octobre 2023

Un chercheur en climatologie a été menacé de licenciement par son employeur après avoir refusé de prendre l’avion pour l’Allemagne dans un délai très court, alors qu’il venait de terminer son travail sur le terrain à Bougainville, dans l’archipel des Îles Salomon.

Vendredi, le Dr Gianluca Grimalda, un militant écologiste qui refuse par principe de prendre l’avion, s’est vu signifier par son employeur, l’Institut allemand de Kiel pour l’économie mondiale, que s’il n’était pas à son bureau lundi, il n’aurait plus de travail à reprendre.

Au lieu de cela, cette semaine, il attendait toujours à Buka Town, Bougainville, d’embarquer sur un cargo pour commencer son voyage de retour vers l’Europe, après six mois passés à étudier l’impact du changement climatique et de la mondialisation sur les communautés de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

M. Grimalda a indiqué qu’il avait l’intention d’effectuer le voyage de retour vers l’Europe, long de 22 000 km, sans prendre l’avion, mais en empruntant des cargos, des ferries, des trains et des autocars. Il estime que ce voyage durera deux mois, mais qu’il permettra d’économiser 3,6 tonnes d’émissions de carbone.

"J’ai écrit au président de mon institut pour lui dire que je ne suis pas là aujourd’hui et que je vais rentrer par bateau et par voie terrestre", a-t-il déclaré lundi.

"Je me sens bien maintenant, [mais] ces derniers jours ont été assez traumatisants parce que je ne m’attendais pas à ce type de comportement de la part des gens de mon institut. Mais je pense que j’ai fait le bon choix.

"Les voyages en avion sont vraiment le moyen le plus rapide de brûler des combustibles fossiles, donc le moyen le plus rapide de nous mener à la catastrophe... Donc, de mon point de vue, en tant qu’individu, l’avion est probablement de loin l’activité dans laquelle j’utilise la plus grande partie de mon budget carbone".

M. Grimalda a passé les six derniers mois à parcourir Bougainville, la plus grande île de l’archipel des Îles Salomon, pour découvrir comment ses habitants ont été touchés par les effets du dérèglement climatique.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée, dont Bougainville fait partie, est l’un des pays les plus vulnérables aux effets du réchauffement climatique. Dans un long fil de discussion sur Twitter, M. Grimalda détaille ses rencontres avec des insulaires qui ont été contraints de déplacer des villages entiers à l’intérieur des terres pour éviter la montée des marées, ou qui plantaient désespérément des mangroves pour retenir les eaux.

Tout en menant ses recherches sur le terrain parmi les Papous, M. Grimalda a donné des dizaines de conférences sur la science du dérèglement climatique, expliquant aux insulaires comment les émissions de carbone du monde industrialisé étaient à l’origine des désastres auxquels ils étaient confrontés. Il leur a promis de réduire au minimum ses émissions de CO2 lors de son voyage de retour vers l’Europe, afin de ne pas contribuer à leurs souffrances.

"Les hommes blancs (comme on nous appelle ici) sont souvent qualifiés de giaman [menteurs ou fraudeurs en tok pidgin, la langue locale]", a-t-il déclaré sur Twitter. "Je ne veux pas être giaman.

M. Grimalda admet que son retour à Kiel n’a que trop tardé. Son travail sur le terrain devait s’achever en juillet et il était censé être de retour en Allemagne le 10 septembre. Mais il explique qu’il a dû faire face à un certain nombre de retards inévitables, notamment une demande de rançon par des bandits armés de machettes, le vol de ses objets de recherche et des difficultés à obtenir des communautés qu’elles lui adressent la parole.

Il faut du temps pour établir la confiance entre les communautés et un "homme blanc" - comme on m’appelle toujours - si bien que plusieurs communautés m’ont demandé d’aller expliquer le contenu de la recherche deux ou même trois fois avant le début du travail sur le terrain", a-t-il déclaré.

Les partisans de M. Grimalda estiment que l’Institut Kiel profite de cette occasion pour se venger de sa participation à des manifestations de désobéissance civile en faveur du climat.

"Il est extraordinaire qu’un institut de recherche menace de licencier un chercheur pour avoir fait son travail avec trop de diligence et pour avoir évité de prendre l’avion en cas d’urgence climatique", a déclaré Julia Steinberger, professeur de défis sociétaux liés au changement climatique à l’université de Lausanne et auteur principal du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

"L’IfW de Kiel semble surtout vouloir se venger de la participation passée de Gianluca à la désobéissance civile sur le changement climatique avec Scientist Rebellion."

Fabian Dablander, chercheur postdoctoral à l’Institut pour la biodiversité et la dynamique des écosystèmes de l’université d’Amsterdam, a déclaré : "Ce que Gianluca fait, c’est de la désobéissance civile sur le changement climatique avec Scientist Rebellion : "Ce que fait Gianluca est un acte profondément inspirant qui rompt avec la routine. Tout institut de recherche devrait avoir de la chance de l’avoir. Au lieu de cela, l’IfW de Kiel veut le licencier. C’est une véritable honte".

Un porte-parole de l’institut de Kiel a déclaré que l’institut ne commentait pas publiquement les questions de personnel interne. "Lors de ses déplacements professionnels, l’institut aide ses employés à voyager dans le respect du climat", a déclaré un porte-parole.