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Un "avertissement" pour tous "les trafiquants d’enfants" : les Algériens du Trocadéro condamnés à des peines de prison ferme
#MNA #trafiquants
Article mis en ligne le 14 janvier 2024
dernière modification le 13 janvier 2024

Médicaments, cannabis, ecstasy : durant un et demi, des mineurs marocains, dont le plus jeune avait 7 ans, ont ingurgité des quantités de psychotropes et de drogue sous l’emprise de six "grands frères" algériens. Arrêtes puis jugés pour "trafic d’être humains", le groupe a écopé de plusieurs peines de prison, et d’interdiction définitive du territoire français.

Des peines d’un à six ans de prison ferme, assorties d’amendes allant de 5 000 à 8 000 euros. C’est le verdict du tribunal correctionnel de Paris dans le procès dit des "petits voleurs du Trocadréo", rendu vendredi 12 janvier dans la soirée.

Médicaments, cannabis, ecstasy : durant un et demi, des mineurs marocains, dont le plus jeune avait 7 ans, ont ingurgité des quantités de psychotropes et de drogue sous l’emprise de six "grands frères" algériens. Arrêtes puis jugés pour "trafic d’être humains", le groupe a écopé de plusieurs peines de prison, et d’interdiction définitive du territoire français.

Des peines d’un à six ans de prison ferme, assorties d’amendes allant de 5 000 à 8 000 euros. C’est le verdict du tribunal correctionnel de Paris dans le procès dit des "petits voleurs du Trocadréo", rendu vendredi 12 janvier dans la soirée. (...)

Ces six Algériens, âgés de 23 à 39 ans, étaient jugés depuis mardi 9 janvier pour "traite d’êtres humains aggravée" sur des mineurs étrangers isolés, trafic de stupéfiants et de psychotropes, et recel de vols, commis entre janvier 2021 et juin 2022. Un septième, venu libre au procès, comparaissait quant à lui pour trafic de psychotropes et recel de vol seulement. Il a écopé d’un an de prison et de 5 000 euros d’amende. (...)

Cocktail de psychotropes

Les trois jours d’audience qui ont précédé le verdict ont permis de faire toute la lumière sur le stratagème utilisé par le groupe d’hommes : ils repèrent d’abord les mineurs, en grande majorité marocains, sur le Champ-de-Mars. Puis ils s’attellent à gagner leur confiance. "Ils leur parlaient en arabe, se comportaient un peu comme des grands frères, explique à InfoMigrants Kathleen Taïeb, avocate d’Ali*. Pour ces enfants, complètement seuls et perdus dans la capitale, ces hommes devenaient alors leur seul repère. C’est là que l’emprise commençait".

Le trafic aussi. Les adultes fournissent, d’abord gratuitement, des psychotropes aux mineurs. Du Lyrica, "le jaune" ou "saroukh", "la fusée". Un antiépileptique qui efface douleurs physiques et psychiques. Du Rivotril aussi, "el hamra", "le rouge", prescrit pour contrer les crises d’angoisse. Du cannabis et de l’ecstasy viennent souvent compléter le cocktail de psychotropes. Résultat : une désinhibition totale, qui rend les enfants totalement à la merci des trafiquants.

Pour se faire de l’argent, ces derniers obligent alors les victimes à voler les portefeuilles et les téléphones des touristes, ou à arracher les colliers des passantes. Un témoignage d’un mineur joint au dossier raconte : "Lorsque vous prenez ces médicaments vous êtes obligés de voler, ça vous pousse à voler, et même à être violent". Une partie du magot est caché dans les grilles de la soufflerie de l’Aquarium de Paris.

Puis vient la dépendance. Les enfants réclament toujours plus de médicaments. Et plus ils consomment, plus ils doivent détrousser de passants pour se payer leurs doses. La stratégie est bien huilée.

"C’est pour cela que jusqu’ici, ces mineurs étaient considérés comme des délinquants par les autorités. Ce procès, c’est un soulagement, soupire Kathleen Taïeb. Enfin on reconnaît à ces jeunes le statut de victimes (...)