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Street Press
Un agriculteur de la Coordination rurale accusé de trafic d’êtres humains
#agriculture #coordinationrurale #exploitation #immigration
Article mis en ligne le 16 avril 2025

Dans le Lot-et-Garonne (47), deux travailleurs marocains auraient porté plainte pour traite d’êtres humains chez un producteur de pommes, élu du syndicat agricole proche de l’extrême droite.

« Mon âme est malade, il faut que ça se termine. Je ne veux plus travailler ici », souffle Mohammed en dialecte marocain, devant nos caméras, le 27 janvier 2025, à Villeneuve-sur-Lot (47). Malgré la peur, le cueilleur de pommes a accepté d’ouvrir sa porte une fois la nuit tombée pour nous montrer les conditions de vie qu’il supporte plusieurs mois par an, depuis 20 ans. La toiture du taudis risque de s’effondrer, les déjections de souris maculent les surfaces, et l’humidité rend l’atmosphère irrespirable. À quelques pas de là, une affiche « Foutez-nous la paix, Laissez-nous travailler ! » de la Coordination rurale (CR) est collée au mur qui mène aux toilettes extérieures en piteux état.

Mohammed et trois autres Marocains dénoncent la traite d’êtres humains qui serait en cours depuis des années dans cette exploitation du Lot-et-Garonne détenue par Alain Aunac, un élu de la CR, syndicat agricole proche de l’extrême droite. Ils seraient deux à avoir porté plainte.

Un système d’escroquerie aurait également été mis en place par des intermédiaires marocains qui auraient demandé 14.000 euros à chaque victime en échange d’un contrat de travailleur saisonnier délivré par le ministère de l’Intérieur. (1) StreetPress a pu consulter de nombreux documents, vidéos et enregistrements audio qui étayent la version des témoins.

Une vie marocaine sacrifiée pour des pommes françaises (...)

voir la video sur invidious (pas ou peu de pistage)⬇️

ou sur YouTube
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Des contrats validés par le ministère de l’Intérieur

Avant de venir faire leur saison infernale dans le Lot-et-Garonne et de voir leurs droits bafoués, tous ont pourtant bien signé un document légal en bonne et due forme. Une autorisation de travail chez l’employeur Alain Aunac, tamponnée par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) de Casablanca. C’est cet organisme, rattaché au ministère de l’Intérieur depuis 2010, qui délivre les contrats de travailleurs saisonniers, de plus en plus nombreux depuis la pandémie de Covid-19. En 2023, environ 15.000 saisonniers seraient venus du Maroc, selon des chiffres du Monde, dans une grande majorité des hommes, dans le secteur agricole. Ces titres de séjour, valables trois ans à la condition de retourner au Maroc chaque année, rendent ces salariés particulièrement dépendant de leurs employeurs.

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