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Travailleurs sans-papiers : la nouvelle liste des métiers en tension a été publiée
#sanspapiers #metiersentension #regularisations #immigration
Article mis en ligne le 25 mai 2025
dernière modification le 22 mai 2025

La liste des dizaines de métiers en tension en France, base de référence pour accorder des titres de séjour aux travailleurs en situation irrégulière, a été publiée ce jeudi au Journal officiel. Cette version finale était très attendue mais ne convainc toujours pas les partenaires sociaux et collectifs de sans-papiers.

(...) Disposition de la loi immigration de 2024, ce document vient remplacer la liste établie en 2021 et doit être mis à jour chaque année. Comme avant - et jusqu’à fin 2026 - les agriculteurs salariés", "infirmiers", "aides à domicile et aides ménagères", "aides de cuisine", "cuisiniers", "employés de maison et personnels de ménage", "maraîchers/horticulteurs salariés", ainsi que les employés de l’hôtellerie et du secteur du bâtiment figurent, entre autres, parmi les métiers dits "en tension" dans toutes les régions de France. (...)

Ce qui change, ce sont les métiers en tension selon les régions. C’est le cas des géomètres, recherchés en Normandie, des tuyauteurs en Ile-de-France ou des "ingénieurs et cadres télécommunications" dans les Hauts-de-France.
"Ça faisait des mois et même des années qu’on l’attendait"

"Enfin ! Ça faisait des mois et même des années qu’on l’attendait. Je pense à tous ces employeurs et ces salariés sous alias qui attendaient cette liste pour déposer leur dossier de demande de régularisation. C’est un soulagement pour eux", a réagi Franck Trouet, délégué général du Groupement des hôtelleries et restaurations (GHR) auprès de l’AFP. Selon France Travail, le besoin de main-d’œuvre dans ce secteur en 2025 est estimé à 336 000 emplois (CDI et CDD de plus de six mois) avec des "difficultés" de recrutement pour la moitié d’entre eux.

S’il reconnait de "bonnes choses", comme la présence des aides à domicile et ménagères en Ile-de-France ajoutée sur la nouvelle liste, Jean-Albert Guidou, secrétaire général de l’union locale de la CGT à Bobigny (Seine-Saint-Denis) regrette toutefois "l’absence de pans entiers de l’économie où se trouvent une grande majorité de travailleurs sans-papiers". En Ile-de-France par exemple, "le gros-œuvre du bâtiment, une grosse partie de la restauration, la logistique ou les déchets" ne sont pas dans la liste, réagit-il auprès d’InfoMigrants. (...)

"Il faut faciliter la tâche aux sans-papiers qui travaillent, pas la compliquer", ajoute-t-il, très peu soulagé par la publication du document. Il craint même de voir les conditions de travail de sans-papiers se dégrader des certains secteurs car "pour les métiers qui ne sont pas dans la liste, l’obtention du titre de séjour sera plus difficile donc ça va pousser les employeurs à profiter de notre situation", craint-il.

"Le fruit d’un dialogue social approfondi et attentif"

Pour la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, "cette nouvelle liste permet de répondre aux difficultés de recrutement persistantes, tout en favorisant l’intégration des personnes déjà présentes sur notre territoire". Elle est "le fruit d’un dialogue social approfondi et attentif" qui "articule les exigences du marché du travail, les réalités humaines et les priorités économiques du pays", pour la ministre chargée du Travail et de l’Emploi Astrid Panosyan-Bouvet. (...)

Fin février dernier, une réunion entre syndicats et le gouvernement avait été organisée. "On a senti un ministère du Travail dans l’embarras lors de la réunion. Ils ont demandé nos remarques mais il n’y a pas eu de suite, sauf un courrier. Le ministre de l’Intérieur a imposé sa patte. Comme Retailleau l’avait annoncé quand il était sénateur, il ne veut pas de régularisation sous forme de métiers en tension", estime le syndicaliste.

La secrétaire nationale de la CFDT en charge des politiques migratoires Lydie Nicol a, elle aussi, dénoncé auprès de l’AFP "une concertation qui n’en a eu que le nom". (...)