
La conférence internationale sur la Syrie vient de s’achever à Paris ce 13 février. C’est la troisième réunion du genre depuis la chute de Bachar el-Assad le 8 décembre. Le ministre des Affaires étrangères syrien Assad al-Chibani a fait le déplacement ainsi que des représentants de nombreux pays arabes, du G7 et de plusieurs pays européens. Pas d’annonces concrètes, mais une volonté d’accompagner le nouveau pouvoir pour reconstruire le pays.
(...) pour le président français, la lutte contre Daech est une priorité absolue. Il a appelé les autorités de transition, à s’associer à cette lutte, avec la coalition internationale. Sachant que le nouveau président Ahmed al-Charaa est, rappelons-le, un ancien rebelle islamiste issu d’un groupe lié à al-Qaïda, même s’il revendique avoir évolué depuis.
La communauté internationale lui fait confiance, mais demande des assurances, notamment sur la gouvernance. La Syrie doit se doter d’un nouveau gouvernement le 1ᵉʳ mars, qui doit représenter toutes les communautés et les nouvelles autorités sont attendues sur cette question. (...)
Le retour des réfugiés est un défi. Quinze millions de réfugiés et de déplacés pendant ces 14 années de guerre. Seuls 200 000 sont rentrés pour l’instant.
L’autre défi : soutenir la Syrie à terre économiquement et aider à la reconstruction
Ce qu’attendent les autorités syriennes, c’est une levée des sanctions internationales appliquées au régime de Bachar el-Assad durant ces 14 dernières années, et qui étranglent le pays. Ce sera fait rapidement au niveau européen, promet Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères. (...)
Cette levée des sanctions est en cours d’examen au sein de l’Union européenne. Une réunion doit avoir lieu en mars, à Bruxelles. Il sera aussi question de lever des fonds et de mieux coordonner l’aide humanitaire qui pour l’instant était morcelée, en fonction de qui contrôlait quelle région. Enfin, il a été question lors de cette conférence de soutenir la justice transitionnelle après plus de 50 ans de crimes commis par le régime Assad contre sa population. (...)
Dans le quartier de Souq Saha al-Marja, au cœur de Damas, la vie semble suivre son cours normalement, rapporte notre envoyé spécial sur place, Mohamed Errami. Chacun se concentre sur son travail, mais tous ont en tête l’avenir de leur pays, particulièrement dans le cadre d’un nouveau régime qui semble de plus en plus rigide dans l’application de la charia. Certains redoutent cette approche stricte et s’y opposent, tandis que d’autres y trouvent un soutien. (...)
Alors que les Syriens attendent avec impatience le lancement du dialogue national en Syrie, les préparatifs battent leur plein. Lors de leur première conférence de presse, le comité organisateur a esquissé les grandes lignes du futur congrès, abordant des sujets cruciaux pour l’avenir du pays.
Contrairement à ce qui était attendu, le comité préparatoire du congrès du dialogue national en Syrie n’a pas annoncé la date officielle de son ouverture lors de leur première conférence de presse. Ils ont tracé les grandes lignes du futur congrès, parmi lesquelles figure l’importance d’inclure toutes les parties syriennes, lesquelles devront s’entendre sur la rédaction de la nouvelle constitution du pays, comme l’a souligné Hussein al-Daghim, membre du comité.
La question des femmes a été un point central dans ces grandes lignes, avec l’insistance sur leur présence à toutes les étapes de la transition et de la constitution de l’avenir de la Syrie, comme l’a mentionné Huda Atassi, membre du comité. (...)
Il a également été clair lors de la déclaration du comité qu’il existe un consensus sur le rejet de toute implication ou coopération avec les figures du régime précédent, avec un fort appel à leur jugement. Par ailleurs, les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées en grande partie de combattants kurdes, ne prendront pas part au congrès. Lors de la conférence de presse, le comité a précisé que leur participation restait conditionnée à leur désarmement, un préalable que les FDS n’ont, pour l’heure, pas accepté.