
La cohabitation entre les communautés semble toujours aussi fragile en Syrie. Les affrontements à caractère confessionnel entre des groupes armés liés au pouvoir et des combattants druzes se sont étendus mercredi 30 avril aux environs de Damas, faisant au moins 22 morts et illustrant les défis auxquels font face les autorités de Syrie, en proie à l’instabilité.
Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé début mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste à présent au pouvoir.
(...) Le ministère de l’Intérieur a indiqué que les autorités "frapperaient d’une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie", selon la même source. Il a mis en cause des "groupes hors-la-loi ayant pris pour cible "des postes et barrages" des forces de sécurité aux abords de Sahnaya. (...)
Un message jugé blasphématoire
Les combats à caractère confessionnel déclenchés dans la nuit de lundi à mardi et ont fait une quarantaine de morts en deux jours.
Mardi soir, un accord avait pourtant été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.
L’attaque contre la ville a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à un druze, et jugé blasphématoire à l’égard du prophète Mahomet.
L’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète. (...)
"La République arabe syrienne réaffirme son engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien sans exception, y compris les membres de la communauté druze, qui a toujours été et reste une partie intégrante du tissu national", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, exprimant "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l’intervention militaire israélienne.
Les Druzes, une minorité ésotérique issue de l’islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. (...)
Ces affrontements, qui interviennent après les massacres qui ont fait quelque 1 700 morts, en grande majorité alaouites, début mars sur le littoral, illustrent les défis auxquels fait face le nouveau pouvoir islamiste, qui s’est engagé à protéger les minorités dans ce pays multiconfessionnel.
Dans un communiqué, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Geir O. Pedersen, s’est dit mercredi "profondément inquiet" des violences "inacceptables" qui secouent la Syrie et a aussi demandé un arrêt immédiat des frappes israéliennes. (...)