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France24/AFP
Syrie : les rebelles jihadistes ont pris le contrôle de cinq quartiers d’Alep, selon une ONG
#syrie #jihadistes
Article mis en ligne le 30 novembre 2024

En Syrie, les forces jihadistes et rebelles, qui ont lancé une vaste offensive dans le nord du pays contre les zones tenues par le régime, sont entrées vendredi à Alep et ont pris le contrôle de cinq quartiers, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). L’ONG, qui fait état de plus de 277 morts, a annoncé qu’une cinquantaine de localités avaient été conquises par les jihadistes depuis mercredi.

(...) Les jihadistes et leurs alliés sont entrés vendredi 29 novembre à Alep, la deuxième ville de Syrie, bombardée pour la première fois en quatre ans, après deux jours d’une offensive fulgurante contre le régime. (...)

Les rebelles ont aussi pris le contrôle de la ville stratégique de Saraqeb, au sud d’Alep, à l’intersection de deux autoroutes reliant Damas à Alep et à Lattaquié, selon l’ONG.

Vendredi, deux témoins ont déclaré à l’AFP avoir vu des hommes armés à Alep et fait état de scènes de panique dans la grande ville du nord de la Syrie.

"Ils sont entrés dans les quartiers ouest et sud-ouest", a affirmé à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman. Les jihadistes ont ensuite pris le contrôle de cinq quartiers de la ville, a-t-il ajouté, alors que les forces du régime "n’ont pas opposé de grande résistance".

Dans la soirée, ils étaient entrés dans plusieurs rues de quatre autres quartiers, a indiqué l’Observatoire. Un correspondant de l’AFP à Alep a fait état d’affrontements entre les assaillants et les forces syriennes et des groupes les soutenant.

Selon l’OSDH, le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des formations alliées, certaines proches de la Turquie, sont parvenus vendredi matin aux portes de la ville. Les combattants "sont entrés aux abords des quartiers de Al-Hamdaniya et New Aleppo de la ville d’Alep après avoir mené deux attentats-suicides avec des voitures piégées".

"On a peur que le scénario de la guerre se répète" (...)

L’armée syrienne, qui a déployé des renforts à Alep, selon un responsable de la sécurité, a assuré avoir repoussé "la grande offensive des groupes terroristes" et regagné plusieurs positions.

L’armée russe a elle annoncé que son aviation bombardait des groupes "extrémistes" en Syrie, en soutien aux forces du régime, selon les agences russes. L’aviation syrienne a aussi lancé des raids intensifs sur la région d’Idleb, a indiqué l’ONG.

Le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des formations alliées, certaines proches de la Turquie, ont lancé cette offensive mercredi contre les forces gouvernementales.

Des habitants d’Alep, joints au téléphone par l’AFP, ont fait part de leur inquiétude. (...)
Il s’agit des plus violents affrontements depuis 2020 dans le nord-ouest de la Syrie, où la province d’Alep, en grande partie aux mains du régime de Bachar al-Assad, jouxte le dernier grand bastion rebelle et jihadiste d’Idleb. Les combattants de HTS et ses alliés sont parvenus vendredi matin aux abords d’Alep, la deuxième ville de Syrie.

Le décryptage de Wassim Nasr, journaliste spécialiste des mouvements jihadistes à France 24
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"Des obus d’artillerie ont visé une résidence universitaire" à Alep, "provoquant la panique", a indiqué l’OSDH. (...)

"Il est étrange de voir les forces du régime recevoir de tels coups malgré la couverture aérienne russe (...) Les forces du régime étaient-elles dépendantes du Hezbollah, qui est actuellement occupé au Liban ?", s’est demandé Rami Abdel Rahmane, en référence à la récente guerre entre Israël et le mouvement libanais, allié de Damas.

L’Iran réitère son "soutien continu" à la Syrie

L’Iran a réitéré vendredi son "soutien continu" à la Syrie face à cette offensive. (...)

À la faveur de cette guerre, débutée en 2011, HTS, dominé par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, a pris le contrôle de pans entiers de la province d’Idleb, mais aussi des territoires voisins dans les régions d’Alep, Hama et Lattaquié. (...)

Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a indiqué que "plus de 14 000 personnes, dont près de la moitié sont des enfants, ont été déplacées" par les violences.

L’analyste Nick Heras, du New Lines Institute for Strategy and Policy, estime que les rebelles "ont tenté d’anticiper la possibilité d’une campagne militaire syrienne dans la région d’Alep, que préparaient les frappes aériennes des gouvernements russe et syrien". (...)

Le nord de la Syrie bénéficiait ces dernières années d’un calme précaire rendu possible par un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020. La trêve a été parrainée par Moscou avec la Turquie, qui soutient certains groupes rebelles syriens à sa frontière. (...)