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France24/AFP
Sommet européen : les dirigeants de l’UE s’engagent à renforcer leur défense
#UE #guerreenUkraine #USA #Trump
Article mis en ligne le 7 mars 2025

Réunis à l’occasion d’un sommet extraordinaire, les dirigeants européens se sont engagés jeudi à renforcer leur défense du continent, alors que Donald Trump remettait une nouvelle fois en cause l’engagement des États-Unis au sein de l’Otan.

Face au désengagement apparent des Américains, les dirigeants européens ont affiché jeudi 6 mars leur volonté de renforcer les capacités de défense du continent, au moment où Washington annonçait une nouvelle réunion avec Kiev en Arabie saoudite.

"Nous allons de l’avant de façon décisive vers une Europe de la défense forte et plus souveraine", s’est félicité Antonio Costa, président du Conseil européen.

Réunis en sommet exceptionnel à Bruxelles, les 27 ont donné leur feu vert au plan de la Commission européenne, baptisé "Réarmer l’Europe", qui vise à mobiliser quelque 800 milliards d’euros, soulignant "la nécessité d’accroître substantiellement les dépenses en matière de défense".

Appelant la Commission à transcrire rapidement ces idées en propositions concrètes, ils se sont engagés à examiner en priorité la proposition de mettre à disposition quelque 150 milliards d’euros sous forme de prêts.

Parmi les autres pistes, la possibilité pour les États membres d’accroître sensiblement leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans le calcul de leur déficit public, en principe limité à 3 % de leur produit intérieur brut (PIB).

Dans une illustration frappante des doutes croissants des Européens sur l’attitude des États-Unis, Donald Trump a une nouvelle fois jeudi remis en cause l’engagement américain au sein de l’Otan.
Des alliés "loyaux et fidèles"

Estimant que son pays ne devait pas venir au secours de ceux qui, à ses yeux, ne dépensent pas assez pour leur propre défense, il s’est aussi ouvertement interrogé sur le fait de savoir si la France par exemple viendrait en aide aux États-Unis.

"Nous avons toujours été là l’un pour l’autre. Nous sommes des alliés loyaux et fidèles", a rétorqué Emmanuel Macron, soulignant que la France éprouvait "respect et amitié" pour les États-Unis et leurs dirigeants et était "en droit de réclamer la même chose". (...)

Sans surprise, le Premier ministre hongrois nationaliste Viktor Orban, ardent soutien de Donald Trump, n’a pas donné son aval aux conclusions écrites sur l’Ukraine, qui ont dont été validées par 26 États membres, et non 27. "Un pays isolé ne crée pas une division", a commenté Antonio Costa. Ce texte souligne notamment qu’"il ne peut y avoir de négociations sur l’Ukraine sans l’Ukraine".

Dans un contexte géopolitique totalement chamboulé, les initiatives se multiplient. L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé qu’il rencontrerait une délégation ukrainienne la semaine prochaine, à Ryad ou à Jeddah, pour définir "un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial". La rencontre est prévue mardi, a précisé un responsable ukrainien à l’AFP.

Près d’une semaine après la très vive altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, les deux parties manifestent leur volonté de reprendre le dialogue. (...)

Londres a de son côté annoncé discuter avec une vingtaine de pays "intéressés" à contribuer à un maintien de la paix dans le cadre d’un éventuel accord avec la Russie. Paris réunira mardi des chefs d’état-major des armées des nations européennes prêtes à garantir un futur arrêt des combats sur le sol ukrainien. (...)

Au sein de l’UE, nombre de lignes bougent aussi. Effectuant un virage longtemps inimaginable, l’Allemagne envisage désormais des investissements massifs pour renforcer son armée. Jusqu’ici apôtre d’une stricte orthodoxie budgétaire, elle vient même - à la stupéfaction de nombreux diplomates - de plaider pour une réforme du "corset budgétaire" de l’UE.

La proposition d’Emmanuel Macron d’ouvrir un débat sur la protection de l’Europe par l’arsenal nucléaire français fait également son chemin. Le président français a assuré que "plusieurs" dirigeants étaient venus le voir jeudi pour lui parler de ce sujet, évoquant un "dialogue à la fois stratégique et technique" dans les mois à venir.